Le célèbre magazine américain Wine Spectator entame cette semaine le compte à rebours de son fameux Top 100, visant à élire les bouteilles qui ont le plus retenu l’attention des dégustateurs en 2009 et de sacrer son Wine of the Year.
Ce classement, toujours très attendu aux États-Unis, fait la gloire des vignerons dont le vin est choisi, propulsant même certains vins au statut immédiat d’icône, comme ce fut le cas pour le Clos Apalta de la maison chilienne Casa Lapostolle l’an dernier.
J’ai eu accès au classement hier et si je ne me permettrai pas de vous faire l’affront de vous révéler en avant-première l’identité du Wine of the Year (les surprises ont tellement meilleur goût !), je peux vous dire que le magazine a réalisé un bel effort en adaptant son choix à la conjoncture économique particulièrement difficile aux USA en cette année 2009.
Il serait facile de choisir des vins rares et chers pour ce genre de classement, mais cela contribuerait à alimenter une image de produit de luxe pour le vin, plutôt mal vue en ces temps durs de crise économique. Cette année, quatre des dix premiers vins (dont les 2 premiers !) se vendent sous la barre des 30$, ce qui témoigne d’un réel désir de montrer aux consommateurs qu’ils peuvent encore se faire plaisir sans pour autant avoir à hypothéquer leur maison.
Le fait de mettre à l’honneur des vins de grande qualité vendus à prix raisonnable donne l’occasion aux consommateurs de voir le vin sous un jour différent. Aux États-Unis particulièrement, avec la crise, les marques qui ont continué à faire leur publicité en maintenant un discours de luxe absolu autour de leurs grandes bouteilles ont vite été délaissées par les consommateurs lorsque ceux-ci ont eu à resserrer leurs dépenses. Au contraire, celles qui ont su adapter leur discours et se positionner comme une façon abordable de se faire vraiment plaisir de temps à autre sans faire exploser le budget ont su garder la confiance des acheteurs. Ces derniers n’ont plus vu l’achat d’une bonne bouteille comme une dépense outrancière et difficilement justifiable, mais bien comme une façon de s’autoriser un petit plaisir en temps de crise.
À ce sujet, je vous recommande le billet de la blogueuse américaine Leah Hennessy ici, qui présente bien cette nouvelle façon de communiquer sur un produit qui n’a pourtant pas changé de nature ou de prix.
Se faire plaisir avec le meilleur vin du monde pour 27$ ? Difficile de faire mieux, non ?
Belle soirée de dégustation lundi dernier pour le troisième volet de la série mise en place par le Bottin Gourmand. Alors que sur la place de la Concorde on célébrait le vingtième anniversaire de la chute du mur de Berlin, l’ambiance était aussi à la fête sur les Champs-Elysées puisque les professionnels s’étaient donné rendez-vous pour découvrir champagnes et portos dans le cadre chaleureux des salons du Fouquet’s.
La dégustation, en plus de présenter de manière exhaustive les gammes de plusieurs grandes maisons champenoises, a eu le mérite de s’attaquer à quelques idées reçues sur le Champagne.
À cet égard, mention spéciale à la maison Charles Heidsieck, propriété du groupe Rémy Cointreau, qui présentait sa superbe cuvée Blanc des Millénaires 1995 dans une somptueuse carafe développée par le verrier autrichien Riedel. La preuve que les grands vins blancs, qu’ils soient effervescents ou non, gagnent souvent à être aérés avant le service.
La maison fait également preuve d’innovation et de transparence en indiquant clairement la date de dégorgement sur ses bouteilles, une habitude que devrait prendre toutes les maisons pour leurs bruts non millésimés.
L'événement a aussi pour moi été l’occasion d’échanger avec de véritables passionnés, une belle manière d'humaniser un vin qui, à mes yeux, souffre parfois d’une image un peu surfaite et d’une réputation sulfureuse d’accessoire bling-bling. S’il demeure sans l’ombre d’un doute LE vin de célébration par excellence, la dégustation de lundi m'aura permis de (re)découvrir sa chaleur humaine en associant des visages et des personnalités à certains des noms les plus réputés de Champagne.
Fidèle à son habitude, la bière Guinness dévoile son nouveau spot de publicité. Grandiose, comme toujours, impressionnant dans sa réalisation et les moyens mis en œuvre, comme chaque fois, la marque raconte une histoire et cherche à créer l'émotion.
Cette fois pourtant, et en regardant à nouveau d'autres spots Guinness du même acabit -lire mes notes à ce sujet ici, ici et ici-, je reste sur ma faim. Certes, on me raconte une jolie histoire ; certes, le publicitaire met les moyens pour faire vibrer en moi ma fibre écolo sur le thème : "si tout le monde s'y met, l'homme peut sauver la planète" ; certes, la photo est belle et la réalisation parfaite. Mais cette débauche de moyens me met mal à l'aise. Et quid du rapport entre le message -unissons nos forces pour sauver la planète- et le buveur de bière ?
Du coup j'ai envie de vous inviter à (re)voir le film "Good Things come to those who wait" -NoitulovE-, lauréat du Grand Prix à Cannes en 2006...
NB : J'en profite pour saluer, a posteriori, l'excellente initiative RP de Guinness qui, pour fêter les 250 ans de la marque en septembre dernier, a invité ses consommateurs à lever leur verre partout dans le monde à 17h59 -référence à l'année 1759. Pour plus de détails, lire les nombreuses retombées presse sur le sujet comme ici.
Dernière date de la deuxième session des Apéros Vintage de Bordeaux, ce soir à 19h chez Jeannette (Paris X). Je ne saurais trop conseiller aux parisiens d'y faire un tour : lors de l'édition précédente, c'est la soirée chez Jeannette qui nous avait, de loin, semblé la plus réussie.
Quelques changements à signaler dans cette deuxième session et en particulier le fait que le verre de vin est devenu payant (2€). Une obligation juridique ? En tous cas un moyen de faire en sorte que la découverte du produit revendiquée par les organisateurs se fasse de manière plus intelligente : on n'apprécie pas de la même manière un produit selon qu'il est distribué gratuitement ou qu'on doive le payer, aussi modique soit la somme.
Si le bilan de cette deuxième session semble positif en termes de fréquentation, les questions que je soulevais lors de ma note précédente sur le sujet -lire ici- restent d'actualité : l'idée est très bonne, le procédé bien mené, en revanche je suis curieuse de savoir dans quelle mesure le double objectif de désacralisation de l'image des vins de Bordeaux et de recrutement de futurs consommateurs commence à être atteint, d'autant que le résultat est difficilement mesurable. En attendant, rendez-vous ce soir chez Jeannette !
Événement de la semaine : Karl Lagerfeld s'exprimait cette semaine dans le supplément vins du Figaro interviewé par Claudine Abitbol !
Alors, autant j'ai un peu de mal avec la Direction Artistique de sa campagne Dom Pérignon comme j'ai pu le souligner ici, autant là, je bois littéralement ses paroles. Cet homme est un génie. Mon nouveau gourou du marketing du vin.
Je ne résiste pas au plaisir de vous livrer ici ses deux idées forces :
> "Mon idée est de faire rêver. C’est ça le secret d’une campagne pour le vin."
> "Le vin est devenu inaccessible, et son discours ennuyeux au doigt levé, c’est assommant. Il faut lui redonner son naturel car c’est un produit naturel. Il a perdu sa spontanéité."
Bon, j'émets juste une petite réserve sur le caractère moins ostentatoire des aiguières en or ou en bronze incrustés de pierres précieuses. Mais sinon, cet homme est parfait. J'accroche son portrait à l'agence.
Et du coup, je m'interroge, faut-il être abstinent pour être aussi pertinent sur la communication du vin ? Faut-il limiter ma consommation à deux verres d’Yquem par décennie... ?
La Grande-Bretagne devient une féroce compétitrice dans la course à la bêtise lorsqu'il s'agit de prendre des mesures absurdes pour empêcher tout contact avec le vin chez les jeunes.
La brève parue sur le site de Decanter et reprise ailleurs sur la blogosphère a de quoi étonner : la chaîne de supermarchés britannique Morrison's aurait refusé de vendre du vin à une personne majeure, sous prétexte qu’elle était accompagnée par des adolescents mineurs. Elle aurait également interdit à un jeune de 14 ans de transporter jusqu’à la voiture de ses parents un sac de courses, prétextant que le sac contenait de l’alcool !
Certes, la tendance des jeunes Britanniques à se livrer au binge drinking a de quoi inquiéter les pouvoirs publics, qui tentent de restreindre l’accès aux boissons alcoolisées pour les mineurs. Mais une réaction aussi drastique de la part de certains distributeurs peut difficilement être considérée comme la voie à suivre pour inculquer aux jeunes une attitude de responsabilité face à l’alcool. Et l'on reparle interdiction versus éducation dans le domaine de la dégustation d'alcool... lire la note à ce sujet ici.
Le phénomène est paradoxal en Grande-Bretagne : alors qu'une partie de la jeunesse britannique pratique l'alcoolisation à outrance, les grandes écoles du pays ont parmi les clubs d’œnologie qui forment des dégustateurs hors pair, un moyen d'instaurer les bases d’une consommation raisonnable chez d'autres jeunes. De plus, le pays ne regorge-t-il pas de grands spécialistes et d’éminents journalistes qui font tout ce qui est en leur pouvoir pour faciliter l’accès au vin et éduquer les consommateurs ?
Certes, on parle ici de deux types de "jeunes" différents. Mais on peut malgré tout se demander comment faire en sorte que deux types de consommation et surtout deux types d'attitudes vis-à-vis de la consommation d'alcool trouvent un terrain d'entente. Les efforts des uns ne risquent-ils pas d'être anéantis par l'attitude parfois intégriste et zélée des autres ? J’ose espérer que non…
On dit souvent que le mieux est l’ennemi du bien… Dans le cas de Morrisson's, on dirait que l’acharnement à vouloir être plus royaliste que la Reine débouche sur l’expression d’un fanatisme absurde dans l’application de la loi. Difficile de poursuivre avec succès le travail de sensibilisation et d’éducation mené les acteurs de la filière vin si les distributeurs jouent un jeu inverse…
Le monde du vin a décidément la cote au pays de l’Oncle Sam… Après Wine Tycoon, un jeu vidéo pour PC qui propose de devenir un magnat du vin, voici que débarque The Winemakers, la toute première série de télé réalité dédiée au monde du vin !
La série présente les aventures de 12 participants réunis par la passion du vin et sera diffusée cet automne sur PBS, la chaîne de télévision publique américaine. Au programme, tous les classiques de la télé réalité : épreuves et défis portant autant sur les techniques de vinification que sur le marketing et la communication, éliminations par un jury composé de spécialistes -dont Doug Frost, Master of Wine et Lettie Teague, collaboratrice de Robert Parker et rédactrice en chef du magazine Food & Wine- et bien sûr, un grand prix alléchant. Le gagnant de la première édition aura ainsi la possibilité de commercialiser 15 000 caisses de sa propre marque de vin et participera avec ses camarades à une tournée de dégustation à travers les États-Unis.
L’engouement pour le projet est tel que les préparatifs de la deuxième saison ont déjà commencé : le tournage se fera dans la vallée du Rhône et l’un des 16 candidats sera retenu grâce à l’intérêt qu’il ou elle saura générer autour de sa vidéo de candidature sur les réseaux sociaux. Une façon originale d’intégrer le côté participatif du Web 2.0 à la télé réalité.
Les partenaires du projet sont nombreux, de la célèbre maison californienne Beringer à Crushpad où les participants ont procédé aux vinifications -sur Crushpad lire aussi mes notes ici,ici et ici-, en passant par le français Inter Rhône, qui inscrit cette action dans son extensif plan de communication destiné aux US.
Par ailleurs, et puisque nous parlons télé, difficile de passer sous silence le projet français Edonys, « première chaîne internationale dédiée aux produits de la vigne ». Le projet attend l’aval du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel avant de pouvoir être lancé. La décision du CSA est particulièrement attendue puisque le concepteur du projet a demandé à ce qu’Edonys ne soit pas assujetti à la réglementation française, invoquant le fait « qu’il était essentiel de pouvoir effectuer la promotion des vins et vignobles sur l’antenne d’Edonys ». Assistera-t-on à un précédent autorisant un média à ne pas respecter la loi Evin ? La décision devrait tomber le mois prochain : à suivre…
Dans le cadre de notre accompagnement global, SOWINE lance simultanément le site institutionnel Lejay-Lagoute et les deux sites de marque Kir-Royal® et cassis.com.
En mettant en ligne conjointement ses trois sites lejay-lagoute.com, kir-royal.com et cassis.com, la Maison Lejay Lagoute crée ainsi un lien privilégié avec ses consommateurs tout en restant fidèle à sa tradition d’innovation. Une véritable immersion au cœur de la Maison et de ses marques, entre histoire et actualité, tradition et modernité, origine du produit et nouveauté technologique.
Le site LEJAY-LAGOUTE.COM s’appuie sur un minutieux travail au cœur des archives pour faire revivre la très riche histoire de la Maison et donner toute sa place au patrimoine de ces années qui ont façonné et façonnent encore la personnalité du créateur de la Crème de Cassis en 1841.
KIR-ROYAL.COM : un monde à part, tout le plaisir du produit et de l’expression unique du savoir-faire de Lejay-Lagoute. Une personnalité baroque et festive, un univers bulles et cassis magnifié grâce à la technologie pour partager en tout intimité le plaisir de la dégustation.
CASSIS.COM : le miroir parfait de le marque Lejay, révélateur de la palette de crèmes et liqueurs aux parfums intenses et authentiques qui concentrent en quelques gouttes l’esprit de fruit, construit autour des instants cocktails et autres alliances sensorielles inédites.
Nous participons cette année à l'événement et programme de conférences LE WEB 09 qui se tiendra à Paris les 9 et 10 décembre prochain au CENTQUATRE. Au plaisir donc de vous y croiser !
Lieu d'échanges et de débats sur les dynamiques & [r]évolutions web 2.0, ce forum réunit de nombreuses sommités et gourous d'internet et des médias numériques à l'international, avec comme chaque année un programme de conférences très dense.
Ce lieu sera de nouveau une caisse de résonance particulière pour témoigner des enjeux et de l'impact de ces nouveaux médias et canaux dans la communication des marques en général. Nous y porterons bien sûr un regard spécifique appliqué au marketing des vins, champagnes et spiritueux, en écho notamment aux notes Vin 2.0 publiées cette année sur les réseaux sociaux du vin (Cf. Cas marketing / Livre blanc).
A ce titre, il convient de relever la participation en 'Key Speaker' du désormais iconique mais encore accessible Gary Vaynerchuk @ Wine Library TV, présenté tout de même comme le "7-figure book deal wine blogger"... !
La vodka néerlandaise Ketel One, propriété de Diageo, a lancé depuis quelques mois une campagne de pub remarquée aux États-Unis.
Ketel One, qui s’était fait connaître grâce à ses publicités dépouillées -voir une sélection en fin de note-, change complètement de registre en présentant un consommateur qui ne correspond plus vraiment à l’image que la précédente campagne pouvait suggérer.
Là où la marque avait pris le soin de mettre en valeur ses consommateurs en leur adressant des messages visant à les remercier ouvertement pour leur fidélité ou à les flatter sur leur attitude, avec pour objectif de créer une connivence avec eux -mais avec des messages parfois, selon moi, assez impénétrables-, la nouvelle campagne mise plutôt sur l'image chic d'un produit réservé aux hommes, une approche masculine voire machiste -second degré ?- où une voix off testostéronée s’efforce de dire aux consommateurs que « les hommes, les vrais » agissent d’une façon bien déterminée, et pas autrement. Et la signature de la campagne a le mérite de la clarté : "Gentlemen, this is vodka".
Un mode de consommation particulièrement masculin y est aussi privilégié, empruntant largement à l'univers des whiskies : la vodka est bue on the rocks et non pas en cocktail comme elle est le plus souvent dégustée.
A l'agence, on -hommes comme femmes- adore ce côté bad boys mais gentlemen, ce traitement classe, viril et esthétique très Mad Men like, qui inscrit véritablement la vodka Ketel One dans un univers bien affirmé, avec un mode de consommation et des codes spécifiques et assumés, loin de l'image gentillette véhiculée précédemment.
Ce qui est surprenant, c'est le changement radical entre la campagne précédente, qui avait pour objectif de permettre à chacun de se sentir personnellement adressé par le message, et ces pubs qui sont en apparence plus catégoriques et discriminantes envers les consommateurs. L'ancien consommateur se retrouvera-t-il dans le portrait de l’homme Ketel One 2009 ? Là est la question.
Par ailleurs, je suis curieuse de savoir quel impact ce changement stratégique d'image aura sur la croissance -remarquable jusque là- de la marque aux US. Une histoire à suivre, notamment sur le nouveau site Ketel One qui reprend le thème de la campagne télé, qui devrait être lancé sous peu…
Ci-dessous quelques visuels de la campagne précédente.
J'ai déjà parlé à plusieurs reprises -lire ici, ici et ici- du projet californien Crushpad, qui permet à tout un chacun de vivre l’expérience totale d’élaboration d’un vin, du travail à la vigne à l’embouteillage en passant par les vinifications et la conception du packaging.
Voilà que Crushpad revient à la charge, avec le projet Fledging Wine, mené de façon conjointe avec Twitter. Cette fois-ci, en plus de permettre aux participants de suivre toutes les étapes de l'élaboration de leur vin, le projet revêt un côté encore plus humain puisque 25% du prix de vente est reversé à l’organisme Room to Read -une organisation qui veille à l’alphabétisation des enfants des pays en voie de développement.
Les objectifs de Room to Read sont ambitieux : toucher 10 millions d’enfants d’ici 2020. Le projet Fledging Wine a quant à lui pour objectif d'aider 50 000 jeunes à découvrir les joies de la lecture.
Si les opérations qui marient vin et œuvres caritatives sont nombreuses en Californie -lire à ce sujet ma note sur la vente aux enchères annuelle Auction Napa Valley-, il est loin d'en être de même en France... une idée à dupliquer, si le projet remporte le succès escompté, dans une version française via la filiale bordelaise de Crushpad ? Une belle façon en tous cas de souligner la dimension fédératrice du vin en l’associant à un projet humain aux retombées caritatives tangibles.
Pour en apprendre plus sur le projet, voir aussi ici et pour suivre le projet étape par étape à partir de son profil Twitter, c'est ici.
Une initiative que je trouve particulièrement intéressante : du 11 au 14 novembre, la marque du groupe Heineken Desperado s’installera sur la Mezzanine du Palais de Tokyo à Paris.
Pour l'occasion, 30 magazines (dont Les Inrocks) ont revisité la signature de la campagne média "Imagine" de la marque, et les artistes du collectif le "9ème Concept" proposent leur regard sur les bouteilles hors série de Desperados. Ils animeront en parallèle des ateliers de performances live.
En visiteuse assidue du Palais de Tokyo, j'irai bien entendu voir l'exposition, curieuse de découvrir comment publicité et alcool s'affichent ici pour se mettre au service de l'art contemporain.
Marques d'alcool et art contemporain, lire aussi mes notes à ce sujet ici, ici, ici et ici.
Avec quelques jours de recul, je rebondis sur les nombreuses réactions parues dans la presse et sur la blogosphère suite à la diffusion il y a quelques jours sur France 2 au sein de l'émission Envoyé Spécial d'un reportage intitulé "Le vin est-il toujours un produit naturel ?"
Objet de la polémique : le reportage dresse un portrait accablant de la viticulture française, l’accusant de tous les maux et en particulier de recourir à des méthodes discutables quant à l’utilisation de pesticides et à l'ajout de nombreux produits chimiques lors de son élaboration.
Au-delà de l’objectivité journalistique douteuse des auteurs du reportage -cf. les images doublées d’une musique de fond digne des plus grands films d’épouvante-, que faut-il retenir de ce genre de traitement du sujet "vin" ?
Dans un premier temps, force est de constater que le sensationnalisme et la paranoïa demeurent des moyens efficaces pour faire passer un message au grand public. « Buveurs de vin, on vous spolie ! Le vin que vous buvez est bourré d’additifs chimiques et de produits de synthèse… » Après la psychose de la grippe A, va-t-on assister à un délire comparable lors de la prochaine campagne pour les beaujolais nouveaux ? Bien évidemment, quand on cherche à jeter le bébé avec l’eau du bain, on arrive rapidement à ce genre de conclusions à l’emporte-pièce qui nuisent autant à la filière viticole, montrée du doigt, qu’aux journalistes qui profèrent de telles accusations…
Toutefois, on peut aussi voir ce reportage comme le vecteur d’une réflexion un peu plus poussée sur la nature du vin (et sur les vins nature, mais c’est un tout autre sujet !) et sur le statut qu’a le jus de raisins fermenté en France. En d’autres mots, le vin doit-il être considéré comme un produit alimentaire ? Ici, le vin est traité comme le serait n’importe quel aliment : il aurait tout aussi bien pu être question des pesticides sur les salades que des OGM dans le maïs. Or, aux yeux de la loi française, le vin n’est toujours pas considéré comme un produit alimentaire -le sujet est toujours au cœur d’âpres débats dans l’hémicycle du Sénat.
Cette particularité place le vin dans une catégorie bien à part, quelque part entre l’aliment au sens stricto sensu et la drogue meurtrière que les réformes engagées par Roselyne Bachelot ont passé bien près de nous faire croire qu’il était. Puisqu’il est évident qu’il n’a rien à faire dans la seconde catégorie, le reportage d’Envoyé Spécial aura au moins eu le mérite, de par son traitement du sujet -dommage que la teneur des propos ait été si sombre !-, de le rapprocher de la première, ce qui ne peut pas être une mauvaise chose en soi.
Enfin, devant toutes les réactions soulevées par ce reportage, il me semble qu'on ne peut que se réjouir de la réactivité et du dynamisme de la filière vitivinicole lorsqu’il s’agit de défendre le vin et sa culture. Face à des accusations comme celles lancées ici, il me parait décidément vital que les acteurs de la filière parviennent à mettre de côtés leurs différends et à parler haut et fort d’une seule et même voix pour faire entendre leur position.
Sixième édition parisienne du Whisky Live jusqu'à hier, la grand messe des scotches, bourbons et autres whiskies, avec pour thème cette année le multimédia -les organisateurs souhaitant "explorer les différentes possibilités offertes par le numérique, par les applications interactives et par d'autres supports innovants afin que l'expérience sensorielle autour de la dégustation s'en trouve décuplée". Belles découvertes côté whiskies, déception côté promesse multimédia.
Parmi les concepts intéressants : celui de la dégustation «audio», l'occasion pour les amateurs de goûter un verre de Glenmorangie Signet tout en étant plongés dans un univers sonore unique, mettant en valeur les méthodes d’élaboration et les techniques de dégustation propres au whisky. Une bande son d'une dizaine de minutes offrant une bonne formation à la dégustation du whisky : une approche certes très conceptuelle, mais qui a le mérite d’utiliser la technologie au profit de l’optimisation de l’expérience de dégustation.
A part ça, dommage que l'offre multimédia se soit pour l'essentiel résumée aux écrans plats disposés un peu partout, tactiles pour certains d’entre eux, présentant des vidéos ou des images sur l’histoire d’une marque ou sur les différentes étapes de l’élaboration du whisky. Rien de révolutionnaire. Et un profil Twitter qui n’a pas tweeté une seule fois du weekend…
Côté approche produit pure, j'ai particulièrement apprécié l’atelier sur les accords mets-whisky, proposé par les Classic Malts. Une approche dynamique et fraîche sur un sujet classique peut se montrer parfaitement efficace. Je recommande un Glenkinchie 12 ans avec une madeleine à la gelée d’oranges pour savoir de quoi il en retourne !
Finalement, le Whisky Live est un salon avant tout plaisant et efficace pour la pléthore de produits en dégustation, venus des quatre coins du monde, pour l’ambiance qui en émane et pour son organisation très professionnelle. La promesse événementielle quant à elle ne répond pas aux attentes immédiates du visiteur, surtout s'il est un
tant soit peu amateur de nouveautés technologiques et autres
applications web 2.0 sur le sujet spiritueux. Elle a cependant le mérite d'inscrire le salon dans une dynamique de modernisation de l'image du produit et de rajeunissement de la cible. A suivre...
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A défaut de pouvoir me rendre cette année en Champagne -dont je suis originaire- pour la très animée période des vendanges, j'ai toujours grand plaisir à suivre au jour le jour le travail de mes amis vignerons, d'autant plus facilement pour ceux qui partagent leurs impressions via internet.
Parmi eux, je vous ai déjà parlé de la famille Tarlant, précurseur des blogueurs vignerons -lire ici. Les années précédentes, Benoît partageait ses impressions de vendanges sur le blog -lire ses différentes notes dans ses archives de septembre 2008.
Cette année, une note publiée la veille des vendanges sur le blog -lire ici, et pour le reste, commentaires en direct sur le profil Facebook de Champagne Tarlant -ici. C'est encore plus rapide, accessible et tout autant passionnant. Et toujours aussi efficace en termes de partage d'émotions -merci Benoit et Mélanie- et en termes d'image de marque.
Pour une petite idée, ci-dessous les dernières photos publiées, sous le statut "Pinot noir, end of grain's life... for the good cause ;-)
Photos Tarlant, DR.
Quand Vin 2.0 rime avec esthétisme et émotion... j'adore.
Belle reconnaissance pour la Maison Le Paulmier, client de l'agence, récompensée lundi 21 septembre par un Coq d’Or du Guide des Gourmands pour son jus de pommes bio pétillant sans alcool Bon Pommillon, que je vous avais présenté ici.
Les Coqs d’Or du Guide des Gourmands, remis dans les salons de l’hôtel Bristol à Paris, récompensent chaque année les meilleurs produits d’artisans respectueux du goût et des terroirs. Bon Pommillon a séduit le jury qui distingue ainsi une boisson artisanale et festive, rafraîchissante et acidulée, élaborée dans le respect du fruit et de la biodiversité du verger.
Au-delà de Bon Pommillon, la Maison Le Paulmier propose une gamme de produits innovants et
savoureux, élaborés à partir des fruits du verger et travaillés selon
les méthodes traditionnelles, que je vous invite à découvrir sur le site www.le-paulmier.com. Benoit Simottel, artisan fondateur de la
Maison Le Paulmier, puise son inspiration chez le Maître Julien Le
Paulmier, auteur du «Premier Traité du Sidre» publié en 1588.
Retrouvez également les produits de la Maison Le Paulmier sur le Salon des Coqs d’Or du Guide des Gourmands les 28 et 29 novembre 2009 - Hôtel Pullman Paris Rive Gauche, 8-12 rue Louis Armand, Paris 15.
En pleine saison des foires aux vins, c’est désormais inévitable, toutes les enseignes de la grande distribution essaient d’attirer l’attention des amateurs sur leur sélection de crus à ne pas manquer. Pour certaines, toutefois, on a l’impression que la Foire aux Vins de septembre demeure un mal nécessaire, une forme d’obligation qu’on ne prend plus aucun plaisir à remplir, une sorte de réunion de famille avec beaucoup de sourires qui sonnent faux. Difficile alors de susciter un véritable intérêt pour l’opération et de faire abonder les chalands qui viendront vider les linéaires du rayon vins.
C’est dans ces moments qu’une approche globale de style « lifestyle » peut faire mouche. Je pense à Monoprix qui a réussi à se démarquer des autres grandes enseignes en adoptant une philosophie en phase avec le mode de vie et de consommation de ses clients.
On se rend bien sûr chez Monoprix pour y faire ses courses par obligation alimentaire, comme tout le monde, mais aussi pour ce petit plus, cette approche ami-ami développée par l’enseigne depuis quelques temps déjà. Que l’on pense au magazine tendances Monop’, publié quatre fois par an autour d’une thématique précise -ce mois-ci, la Hollande ; au nouveau site de tendances de l'enseigne, Fresh'n'Fashion -j'en recommande vivement la version application I-Phone ; ou encore au jury de consom-acteurs Monoprix Gourmet présidé par Bettane & Desseauve -lire la note à ce sujet ici-, on ne peut pas nier les efforts fournis par Monoprix pour faire partie du quotidien de ses clients... avec succès, à en juger par le nombre de groupes du type "Monoprix c'est ma deuxième maison" qui existent sur Facebook !
Bien évidemment, dans un contexte comme celui de la Foire aux Vins, cette philosophie a ses avantages puisqu’elle confère d’emblée une forme certaine de sincérité et de légitimité quand vient le temps de proposer et de faire découvrir des vins aux consommateurs. Les promotions quotidiennes -3 bouteilles pour le prix de 2- ou la mise en avant des vins élus par le jury Monoprix Gourmet s’inscrivent alors dans un cadre beaucoup plus large et semblent naturelles, surtout lorsqu’on les compare aux initiatives d’autres enseignes qui ne soignent pas vraiment la sélection de leur rayon vins 11 mois sur 12 et qui essaient de nous convaincre de leur bonne foi le mois de septembre venu.
Dans le contexte des foires aux vins de cet automne, la fourmi Monoprix, ayant bien travaillé toute l’année, fait un beau pied de nez aux cigales de la GD et arrive même à être crédible dans le rôle de caviste de quartier. Si vous n'y êtes pas encore allé, vous avez encore deux jours pour en profiter : rendez-vous dans votre Monoprix pour les belles découvertes et les bonnes affaires de la Foire aux Vins, jusqu'au 20 septembre.
Ah, la rentrée et son flot d'événements et de dégustations. Après la présentation de la foire aux vins Monoprix la semaine passée -nous en reparlerons-, trois dégustations intéressantes à noter pour la semaine qui vient de s'écouler : après l'inauguration du caviste Divinidé hier -un beau succès avec de nombreux amateurs et la présence des vignerons qui a largement participé de l'ambiance chaleureuse de la soirée ; la Dégustation Vins du Monde au Fouquet's marquant le lancement de la saison pour le Bottin Gourmand ; et la Nuit du millésime E. Leclerc, soirée certes "people" mais particulièrement intéressante dans son concept et son déroulé...
L'enseigne de super et hypermarchés E. Leclerc conviait lundi dernier plusieurs centaines d’amoureux du vin au Pavillon Capucines Cambon pour sa Nuit du Millésime E. Leclerc. Invités de marque et prestations haut de gamme pour cette soirée où petits et grands crus étaient au programme.
Les dégustations, animées par des sommeliers de l’Union de la sommellerie française (UDSF), étaient organisées autour de cinq thèmes : dégustation verticale avec plusieurs millésimes de grands crus de Bordeaux, accords mets et vins, vins bios, découverte de nouveaux emballages, et dégustation à l’aveugle autour d'une idée particulièrement ludique : deux des bordeaux de la sélection Foire aux
Vins E. Leclerc face aux géants Cheval Blanc et Margaux : une sorte de
David contre Goliath qui en a confondu plus d’un !
Intéressant de constater que sur les cinq thèmes retenus pour la soirée, deux sont particulièrement innovants et rafraichissants et viennent confirmer deux tendances lourdes : les vins bios et les nouvelles méthodes de conditionnement. Permettre aux participants de goûter de grands vins est tout à l’honneur de E. Leclerc, mais accorder aux vins bios et aux innovations packaging une place de choix parmi les classiques bien rodés que sont les verticales de grands crus et les accords mets-vins témoigne bien de l’intérêt croissant des distributeurs pour des sujets que l’on ne pourra bientôt plus ignorer dans le monde du vin !
Le rôle d’un acteur de la taille et de l’importance de Leclerc est primordial dans l’éveil des consommateurs aux nouvelles tendances du marché et cette attitude d’ouverture aux nouveautés témoigne d’une prise de conscience qui va plus loin que le simple opportunisme commercial. N’oublions pas qu’en France, il se vend plus de vin en GMS que dans n’importe quel autre réseau de distribution et que le rôle des grandes surfaces dans la relation que les consommateurs entretiennent avec le vin et dans le changement de leurs habitudes demeure d’une importance capitale.
Ce soir, inauguration officielle du caviste Divinidé dont j'avais parlé ici. Si vous n'avez pas encore eu le temps de passer voir Guillaume, c'est l'occasion ! De 18h à 22h.
Petite évasion dans les vignobles de l'ouest américain avec ce nouvel épisode de mes Carnets de Voyage paru dans La Champagne Viticole : Californie, Oregon et État de Washington, à lire ici. Bonne lecture !
Vacances terminées, toute l'équipe SOWINE est de retour à l'agence pour entamer ce dernier quadrimestre de l'année avec une actualité chargée et, pour l'immédiat, un œil particulièrement attentif porté aux opérations mises en place par les différentes enseignes pour leurs foires aux vins. Bonne rentrée à tous et à très vite sur le blog SOWINE !
Ça y est, les vacances arrivent ce soir. Break pour toute l'équipe, après ces derniers mois riches en activité, en nouvelles idées, en créations, en inspirations, en rencontres dans les vignobles, en développements produits et outils de communication et en analyses marketing sur le blog...
Pas de visite de vignobles hors Europe cette année, mais la Toscane pour les uns, le Piémont pour d'autres, sans oublier la Provence pour ce qui me concerne. Rendez-vous en septembre donc pour de nouvelles notes SOWINE sur les stratégies marketing et communication dans l'univers du vin, du champagne et des spiritueux en France et dans le monde. Bonnes vacances !
L'univers du vin n'échappe pas aux spécificités culturelles, fort heureusement, cela fait partie de son charme. En cette période de choix de destinations de vacances, un petit aperçu de manières bien différentes d'aborder la communication autour du vin selon que l'on se trouve en France, aux Etats-Unis ou en Espagne...
J'ai été amusée de lire récemment l'information selon laquelle l’état de l’Alabama, aux États-Unis, a interdit la vente du vin Cycles Gladiator pour cause d’étiquette jugée rien de moins que pornographique. L'objet du délit : cette illustration de 1895 du peintre français G. Massias.
Une pudeur toute américaine, qui rappelle le cas de château Mouton-Rothschild, contraint de prévoir une étiquette « vierge »
pour commercialiser son millésime 1993 aux États-Unis, le dessin au
fusain d’une jeune femme nue (Balthus) choisi pour habiller le flacon n’ayant pas reçu l’aval du gouvernement américain.
Dans le cas des vins Cycles Gladiator cependant, la presse américaine a largement relayé l'information, se moquant de la décision de l'organisme de contrôle des boissons alcoolisées de l'Alabama. Une réaction plutôt rassurante (même si côté contraintes législatives et sur d'autres critères, la France n'a rien à envier à personne). Je ne crois pas qu'il s'agisse là d'une nouvelle façon de diaboliser le vin, mais d'une perspective culturelle qui autorise certains univers de communication et en interdit facilement d'autres, fonction du degré d'appréciation délictuel.
A ce titre, et toujours concernant la dimension sexuelle ici dénoncée, faut-il imaginer que non seulement l'iconographie mais aussi la terminologie de certains vins soit à terme également bannie lorsqu'elle est trop évocatrice ? Quid du nouveau wording choisi par certain producteurs anglo-saxons pour désigner leurs vins nouvellement élevés sans passage par les fûts de chêne -crise économique oblige, certains vignerons réduisent leurs coûts de production et n'utilisent plus les
onéreux fûts de chêne neufs ? Les classiques «Unoaked» et «Inox» côtoient en effet maintenant de plus
évocateurs «Virgin», «Naked» et «Nude». Je vous invite par ailleurs à lire l'intéressant billet d'Eric Asimov du NY Times paru la semaine dernière sur le thème "Could the Recession Change the Taste of California Wine".
Que ce soit pour les pourfendeurs de consommation d'alcool ou pour ceux qui préconisent une consommation responsable, alcool et communication ne font pas bon ménage lorsqu'ils abordent certains thèmes sensibles comme la santé, la conduite, la performance sportive ou intellectuelle, la réussite sociale et sexuelle, et ce avec des degrés d'appréciation et d'application différents selon les pays. La consommation des mineurs est bien évidemment également concernée. Toujours aux États-Unis, on se souvient du projet de lancement d'un vin pour la sortie du film Ratatouille, à l'effigie du petit héros Rémy, qui avait fait cas d’école en 2007 : le vin ne s’était jamais retrouvé sur les tables, sous la pression des associations et du California Wine Institute -voir ma note No Mickey Wine : Disney bat en retraite.
Une décision qui aurait probablement rencontré un écho similaire en France sur un sujet aussi sensible -consommation des mineurs voire, ici, influence du produit sur les enfants. Que penser alors de l'étiquette du vin de l'État de Washington L'Ecole n°41, qui représente la winery sous forme d'un dessin enfantin? Je me souviens d'avoir été réellement surprise à la découverte de cet habillage dans les linéaires lors de ma visite des vignobles d'Oregon et de Washington l'an dernier... lire ma note à ce sujet ici.
Cela dit, la question se pose aussi de savoir où commence l'éducation des jeunes -voire des enfants- sur le sujet "alcool" et à quel moment le fait de communiquer devient influence néfaste. N'y a-t-il pas un sens à parler de vin à des populations réceptives en les éduquant sur le sujet, en leur apprenant la bonne manière de consommer, en partageant avec elles la dimension culturelle du produit, a fortiori dans des pays historiquement producteurs ?
A ce titre, je trouve particulièrement symbolique que ce soit le livre espagnol pour enfants El Estornino Saturnino en la Tierra del Vino qui ait remporté le prix du meilleur livre sur le vin aux Gourmand World Cookbooks Awards organisés récemment... à Paris. Comme quoi, on peut juger convenable que les enfants aient un contact privilégié avec la vigne et le vin dès un jeune âge. Par l’entremise d’un livre qui raconte l’année passée dans la Rioja d’un oiseau blessé recueilli par un viticulteur, les petits Espagnols sont exposés à la réalité viticole de leur pays sans que les autorités concernées ne montent l’affaire en épingle sur l’autel de la santé publique.
Je serais agréablement surprise que le livre vienne à être traduit et édité en France...
Une initiative intéressante du CIVB (Comité Interprofessionnel des Vins de Bordeaux) mise en place à Paris tous les mardis du mois de juin, et qui sera renouvelée dès le mois d'octobre prochain : les Apéros Vintage de Bordeaux.
L'idée : faire déguster chaque semaine des vins de Bordeaux à une cible jeune dans des bars "branchés" parisiens. Lieux choisis avec soin -L'Andy Wahloo, Le Progrès, Les Disquaires, Chez Jeannette et Le Plastic-, programmation rock et animations en conséquence. Une opération visant clairement à désacraliser le vin de Bordeaux et à démontrer à la cible "jeunes" qu'elle aussi peut boire ce vin à l'image classique et haut de gamme, y compris en dehors des dîners et autre occasions de consommation traditionnelles.
L'initiative est intéressante en ce qu'elle propose une désacralisation du vin de Bordeaux et s'adresse à une nouvelle cible -travaillée par ailleurs à d'autres niveaux par le CIVB et l'Ecole du Vin. On peut y voir deux objectifs principaux :
d'une part, faire évoluer auprès des jeunes l'image un peu trop statique et vieillotte des vins de Bordeaux
d'autre part, recruter de potentiels futurs consommateurs de vins de Bordeaux en leur proposant aujourd'hui des vins "accessibles" dans un environnement sympathique.
Une forme de réponse aux questions : qui a dit qu’il fallait être amateur de vins pour apprécier un verre de Bordeaux ? Qui a dit que le Bordeaux ne se dégustait qu’au cours d’un repas traditionnel ? Qui a dit qu’un bon vin de Bordeaux devait forcément être hors de prix pour être bon ? Et sous-entendue dans l'accroche : "les vins de Bordeaux : des vins « branchés » qui vont vous étonner !"
A partir de là, l'opération "Apéros Vintage de Bordeaux" est cohérente et plutôt bien menée : des lieux branchés, du vin de Bordeaux -blanc, rosé, rouge et crémant au choix- servi gratuitement et à volonté (à condition d'accéder au bar) de 19h à 21h, une signalétique graphiquement bien pensée et assez visible -affiches, T-shirts et verres en particulier-, une programmation rock et des happenings plus ou moins percutants, le tout dans une ambiance décontractée et festive.
Les différents Apéros Vintage ont indéniablement rencontré le succès en termes de fréquentation -attention à l'image cependant quand,
trop rapidement dans la soirée, il n'y a plus ni verres, ni vin, ni
place. Et ils ont sans aucun doute plu à la cible -c'est toujours agréable de se faire offrir des coups à boire. Je me pose quand même plusieurs questions du point de vue de la stratégie et des objectifs :
d'une part, le consommateur qui participe à l'événement retient sans doute qu'il a dégusté du vin de Bordeaux, mais ne serait-il pas pertinent qu'il puisse aussi retenir quel vin il a dégusté ?
D'autre part, les événements ne proposent aucune information sur les vins de Bordeaux en général : on boit, mais si on veut plus d'infos sur le quoi et le qui, on en est pour ses frais -sauf exception Chez Jeannette où deux vignerons faisaient gouter eux-mêmes leurs vins, permettant l'échange sur les bordeaux dégustés. Ne serait-il pas pertinent que l'événement soit aussi l'occasion d'apporter de l'information sur le vignoble et la région de Bordeaux ?
A vouloir trop désacraliser le vin, ou à vouloir recruter une cible qui potentiellement, parce qu'on l'aura captée tôt, restera fidèle à la marque, ne prend-on pas le risque de ternir cette image ou de donner une image inappropriée ? Je me souviens du choix stratégique de la maison de champagne Canard-Duchêne qui, il y a quelques années, avait préempté le territoire de consommation des soirées et autres galas de Grandes Écoles. Une initiative louable, dans l'espoir que les jeunes -et par définition futurs- consommateurs retiennent la marque comme celle qui les aura accompagnés dans leurs "plus belles années". Problème : quelques années plus tard, lorsque ces cibles deviennent acheteuses de champagne parce qu'amatrices, intégrées socialement et à fort pouvoir d'achat, elles se souviennent de la marque comme d'une marque "cheap" qui a accompagné leurs soirées beuveries et s'orientent vers des marques à valeur perçue plus premium...
Concernant les Apéros Vintage de Bordeaux, le pari me semble réussi du point de vue popularité et plaisir -de bons moments passés, dans une ambiance décontractée et animée -avec une mention spéciale pour la soirée Chez Jeannette, particulièrement réussie à tous points de vue. S'agissant des producteurs de Bordeaux, je trouve cependant dommage que ce succès populaire se fasse, de fait, au détriment de la dégustation et de l'apprentissage : on ne vient pas pour « déguster » et découvrir d'autres vins de Bordeaux, on vient pour boire et passer un moment sympa. Et finalement, peu importe qui organise et offre les coups à boire !
Si vous passez par la rue Montmartre à Paris, je vous invite vivement à rendre visite au nouveau caviste -et partenaire de l'agence- Divinidé qui vient d'y ouvrir, au n°57. S'inscrivant parfaitement dans la lignée des boutiques qui proposent une lecture moderne du vin -lire mes notes à ce sujet ici et ici-, Divinidé apporte à son tour de la lisibilité, de la simplicité, de la convivialité et de la fraîcheur à l'offre "cavistes" de la capitale.
Chez Divinidé, tout est fait pour simplifier l'accès au vin et la vie du client. Au-delà de l'esthétisme du lieu et des horaires adaptés à la vie parisienne, j'aime beaucoup la classification des vins par prix et instants de consommation : Plaisirs quotidiens, Belles occasions, Moments d'exception, Envies bio, Évadez-vous et Bulles festives, à laquelle s'ajoute une sélection de vins au frais. Pour aider à la décision, Guillaume, le caviste, propose ses vins du mois en dégustation gratuite grâce à sa machine Enomatic. Et cerise sur le gâteau, on trouve, certes, du vin chez Divinidé, mais aussi un large choix de petits cadeaux beaux et de qualité -bougies parfumées, huiles d'olives, condiments, confitures, objets déco. Ou comment arriver chez ses amis pour le dîner avec un petit cadeau original en plus de la bouteille de vin !
Si je fais un rapide bilan de l'offre cavistes sur Paris, qui opposerait les plus traditionnels aux plus modernes, on retrouve chez Divinidé tous les attributs de la cave "nouvelle génération" : vitrine toute en sobriété et en esthétisme, architecture intérieure de la boutique dans des codes épurés et design mais chaleureux, autres clés d'entrée que le seul choix par région d'origine, part belle accordée aux vins du monde. Une approche qu'on ne peut que féliciter mais qui demande malgré tout une certaine exhaustivité pour pouvoir répondre à la demande et aux habitudes parfois encore traditionnelles des clients. Et qui doit donc faire la part belle à l'éducation autour du vin et à la capacité de ces nouveaux cavistes à simplifier l'approche et à décomplexer le client face à ses choix, ses goûts et son acte d'achat.
En mars dernier, je me livrais à un petit panorama synthétique des initiatives variées en matière de réseaux sociaux du vin, en illustrant l'emprise grandissante de ce canal en matière de communication et marketing pour les maisons et vignerons.
Pour aller plus loin dans l'étude de cette démarche orientée vin 2.0, je vous engage à parcourir le livre blanc - Wine Social Media Report - édité par l'équipe américaine VinTank, le premier think tank digital dédié à l’industrie du vin.
En s’adressant à un auditoire composé principalement de wineries, les auteurs du rapport soulignent l’importance des réseaux sociaux en tant qu’outils de communication et, à terme, d’outils de vente.
En effet, les réseaux sociaux ont un niveau de « stickiness » (durée de visite) très élevé et permettent donc un contact prolongé et privilégié avec les marques qui prennent le temps de s’y implanter.
Le contenu généré par les réseaux sociaux est deux fois supérieur à celui généré par la presse écrite et les consommateurs font de plus en plus confiance à leurs pairs, au détriment des experts consacrés issus des médias traditionnels.
Selon le rapport, une stratégie de communication efficace pour une winery passe donc par une présence sur les trois grands réseaux généralistes que sont Facebook, Twitter et LinkedIn, répondant chacun à des besoins spécifiques.
Une présence leur parait aussi souhaitable sur certains réseaux spécialisés en vin, comme CellarTracker (pourtant un des sites à l'interface la plus anti-graphique que je connaisse) et VinCellar par exemple, selon le type de cible que l’on souhaite toucher.
La dernière partie du dossier traite des blogueurs et souligne toute l’importance dont ils jouissent désormais. Selon le site compete.com, les 20 blogueurs vin les plus suivis totalisent un auditoire plus grand que celui du site winespectator.com et connaissent une croissance rapide !
En substance, le rapport renvoie donc à notre crédo initié ici
: la dynamisation du rapport avec le consommateur via les réseaux
sociaux et une présence développée à travers les blogs n'est pas un
épiphénomène mais un enjeu stratégique pour les marques et maisons de
vins.
NB : notons que le phénomène n'échappe pas bien sûr à d'autres univers, mêmes les plus feutrés. Dans le secteur du luxe par exemple, l'entité américaine de Louis Vuitton a son fil sur Twitter depuis peu et a même capitalisé sur un buzz online pour le lancement en exclusivité sur le web de son dernier sac monogramme (à lire ici) ! Tout comme Dior dans le contexte de sa campagne mondiale The Lady Noire Affair qui annonçait la semaine dernière en exclusivité le deuxième volet de sa saga avec Lady Rouge. La maison Moët & Chandon avait quant à elle mené en mars dernier une incursion sur Twitter alias ChampagneCinema pour présenter sa nouvelle égérie en la personne de Scarlett Johansson.
Pour faire écho au billet publié plus tôt cette semaine sur la collaboration entre les vignerons cadurciens et leurs confrères argentins, je tenais à vous présenter l’initiative des producteurs californiens réunis au sein du groupe Napa Valley Vintners.
Présents à Vinexpo pour présenter leur démarche, plusieurs vignerons américains de la Napa ont mis en évidence la nécessité de se positionner comme une région incontournable sur la scène mondiale du vin, particulièrement en ces temps où l’offre est plus diverse que jamais.
Tout le monde connaît la célèbre Napa Valley, mais bien peu de gens savent qu’à peine 4% des vins californiens sont originaires de la Napa. La vallée, qui s’étend sur une cinquantaine de km de long, a une superficie sept fois inférieure à celle du vignoble bordelais (18 000 ha contre 122 000 ha) et compte à peine plus de 400 producteurs (contre 12 000 à Bordeaux). Pourtant, sa renommée est internationale et ne cesse de croître, notamment grâce à une communication particulièrement bien pensée.
En travaillant de manière collégiale et en créant de nombreux programmes originaux autour de leurs produits, les producteurs de la Napa sont arrivés à construire autour de leur région une philosophie de vie qui va bien plus loin que la simple production viticole. La désormais célèbre vente aux enchères de Napa -Auction Napa Valley- est devenue un must pour tous les philanthropes amateurs de vin des États-Unis et a réussi à amasser près de 100 millions de dollars pour des organisations caritatives locales, depuis sa création en 1981.
Des séminaires et des formations spécifiques ont également été conçus spécialement pour les producteurs, les sommeliers, les éducateurs et les cavistes. On a même créé un symposium dédié spécifiquement aux journalistes et auteurs du vin pour leur permettre de peaufiner leur style littéraire vinesque et de saisir tout l’impact qu’ils peuvent avoir sur l’industrie.
S’ajoutent à cela une industrie oenotouristique des plus complète -très orientée qualité, gastronomie et art de vivre et destinée à une clientèle plutôt aisée, loin des clichés habituels du tourisme à l'américaine- et une conscience écologique affirmée avec le programme Napa Green qui vise à favoriser le développement d’une viticulture durable.
La combinaison de tous ces éléments traduit bien la stratégie des acteurs de la région qui, en choisissant d'unir leurs forces et de mener leurs actions de promotion de façon concertéE, permettent à la Napa de développer son image et de continuer à jouir d’une excellente réputation, que ce soit aux Etats-Unis comme dans le reste du monde.
Je suis toujours plutôt enthousiaste sur les innovations de la maison Veuve Clicquot : que ce soit en termes de produits, de packaging, de merchandising ou sur ses outils de communication, Veuve Clicquot manie toujours habilement l'audace et la modernité tout en respectant l'authenticité et la qualité de ses produits -lire mes notes concernant Veuve Clicquot ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici et ici.
Alors que la Maison vient de lancer sa DesignBox, "le nouveau coffret éco-friendly de Veuve Clicquot", me voilà pour le coup interloquée par la manière dont la Maison a choisi de communiquer sur le sujet : à la seule lecture de l'argumentaire présentant le produit sur le site
internet de la marque, je n'arrive pas à savoir réellement en quoi ce coffret est "éco-friendly". La seule info livrée est qu'avec la DesignBox, "la maison a inventé le premier coffret industrialisable éco-friendly [...] dont le développement a nécessité de longs mois de recherche". Et aussi : "consciente des enjeux écologiques de ce nouveau siècle et du devoir de responsabilité collectif, Veuve Clicquot a mis en place une charte environnementale qu'elle applique à l'ensemble de ses activités, dont le packaging".
Du point de vue du consommateur, je me dis que l'argumentaire aurait mérité d'être plus explicite :
Je n'apprends rien sur les caractéristiques techniques qui font de la DesignBox un produit effectivement "éco-friendly" : est-ce lié au choix des matériaux et composants de l'étui ? à la manière dont il est fabriqué ? à son éventuelle dimension recyclable ?
Je ne sais pas non plus si la DesignBox est vouée à remplacer l'étui classique, par exemple parce que la maison ferait le choix d'imposer sa politique éco-friendly à ses consommateurs. Certes, l'étui fait partie du produit pour diverses raisons -protection du flacon, dimension luxe du produit- mais n'oublions pas quand même que le plus éco-friendly serait qu'il n'y ait pas d'étui du tout.
Du coup, j'en viens à me demander pourquoi la Maison Veuve Clicquot, qui est effectivement précurseur en matière de développement durable, a besoin du prétexte de la DesignBox pour revendiquer ce statut et réaffirmer sa position en la matière. Une prise de parole nécessaire quelques mois après la sortie du produit Pop Earth de Pommery -lire ma note à ce sujet ici - ou de la cuvée Essentiel de Nicolas Feuillatte ?
A mon sens, la communication autour du lancement de la DesignBox aurait dû évoquer la politique de Veuve Clicquot en matière de développement durable en filigrane et comme une évidence plutôt que d'en être le prétexte. Une communication décevante... dommage pour le produit, qui semble par ailleurs répondre à des critères de praticité et d'esthétisme en cohérence avec les autres innovations Veuve Clicquot.
Retour de week-end prolongé, la période des vacances commence très sérieusement à se faire sentir dans les rues de Paris. Les mois d'été étant propices à faire le bilan des mois écoulés, à prendre du recul, à acquérir de nouvelles habitudes, je vous invite plus que jamais à lire le blog de mon ami Mark Raison, consultant en créativité -Les Carnet de Mark Raison, ici. Ses conseils sont toujours très inspirants.
Une petite respiration ? Je recopie ici ses "25 idées pour vivre un été créatif". Laquelle de ces idées créatives mettrez-vous en application dans les semaines qui viennent ? Et, au-delà de l'idée n°8, laquelle de ces idées créatives pourrait, selon vous, être déclinée dans l'univers du vin, des spiritueux ou du champagne ? A votre inspiration !
Allez dîner dans le restaurant le plus exotique de votre ville !
Envoyez un courriel original à votre ami le plus créatif !
Changez chaque jour de quotidien ! Visitez toute la Presse !
Assistez à une compétition sportive dont vous ignorez tout !
Préparez un repas « tout poivre », chaque plat étant assaisonné d’un poivre différent !
Offrez-vous un massage relaxant chaque soir !
Relisez les trois livres qui vous ont le plus marqué dans la vie !
Dégustez un vin d’un pays dont vous n’avez jamais goûté le moindre cru !
Ecrivez chaque jour cinq oxymores !
Téléphonez à trois personnes appréciées perdues de vue !
Demandez à un adolescent de vous apprendre trois choses originales !
Apprenez chaque jour une phrase en chinois !
Louez pour une journée un véhicule insolite !
Visitez votre quartier comme si vous étiez un touriste japonais!
Lisez le fabuleux livre créatif d’Alan Fletcher « The art of looking sideways » !
Visitez le musée le plus proche de votre domicile !
Invitez vos amis à un « slunch », ce buffet amical du dimanche qui se prend de 17 à 21 heures !
Etablissez la liste des 20 plus belles réalisations humaines !
Passez du temps avec quelques excentriques !
Organisez une fête originale avec quelques amis !
Perdez un ou deux jours dans une bibliothèque particulière!
Faites chaque jour une promenade d’inspiration !
Invitez vos amis les plus créatifs à partager leurs passions !
Ecrivez chaque jour un texte de fiction, d’observation ou de réflexion de 10 à 15 lignes !
Vagabondez chaque jour sur www.markraison.com, le blog de la créativité !
Face à un public international qui a toujours autant de mal à se retrouver dans le système complexe des AOC françaises, voilà une appellation qui, sans vendre son âme au diable, sait communiquer intelligemment en utilisant la notoriété de son cépage phare, le Malbec. En s’appropriant tout un champ lexical autour du noir (en référence à l’expression black wine utilisée par les Anglais pour différencier le vin de Cahors des clarets de Bordeaux), les vins de Cahors créent un univers complexe et cohérent qui leur permet de communiquer de façon efficace et moderne : le blog hyperactif de la blackisphere en est un exemple particulièrement probant -déjà évoqué ici.
Autre bel exemple d’une stratégie louable de la part de l’UIVC : le rapprochement avec l’Argentine, premier producteur mondial de Malbec. Loin d’être vu comme un adversaire sur le marché mondial du vin, le pays sud-américain est considéré par l’UIVC comme un partenaire important pour la promotion du cépage, et donc, par extension, de Cahors et de ses vins. La création des International Malbec Days, rencontres pendant lesquelles des producteurs argentins et français se réunissent pour déguster leurs vins respectifs et nouer des liens privilégiés, souligne bien le dynamisme et le désir de collaboration des deux régions.
En positionnant Cahors comme le berceau historique d’un cépage à la popularité grandissante et en travaillant main dans la main avec une région productrice située à des milliers de kilomètres pour le bien commun des deux parties, l'appellation Cahors fait un choix stratégique qui me semble des plus astucieux et pertinent.
Tandis que Vinexpo battait son plein, une autre grande 'messe' internationale se tenait : le Grand Prix de la Publicité à Cannes avec sa remise de Lions et autres Grand Prix.
Comme de coutume, seules les bières tirent leur épingle du jeu... Aucune récompense pour les spiritueux et bien sûr pas de droit de cité pour les vins ou les champagnes.
Bilan : un Lion d'or et un film assez drôle pour la bière australienne Boag's Draught.
Lion d'argent aussi pour les trois films satiriques de la bière argentine Norte qui me laisse pourtant sur ma soif.
Outre les films publicitaires, le festival célèbre également les autres supports et médias. Là aussi la bière domine largement les débats.
Dans la section promo, un Lion d'or très mérité pour l'excellent programme TED696 dédié à la bière australienne Tooheys Extra Dry.
A signaler une campagne web astucieuse et fort réussie pour la bière Zoogami, avec un principe d'agrégation automatique de contenu images et vidéos très intéressant même si le temps de chargement pénalise beaucoup l'expérience. Retrouvez le 'pitch' ici.
Seule incursion des vins au palmarès, la section Design Lions qui récompense par un Lion d'or le beau travail design packaging de l'agence Jung Von Matt sur les vins autrichiens Gut Oggau.
Nous aurons l'occasion de revenir sur le sujet du pack et des étiquettes dans le domaine des vins et spiritueux qui constituent le seul territoire d'expression où la créativité graphique s'exprime effectivement.
Pour le reste, et même si l'univers des alcools est un terrain de communication sous contraintes (ce qui est plutôt favorable à la créativité comme l'a prouvé Georges Perec - lire aussi mes notes ici et ici), je m'étonne toujours de trouver si peu de communications forte, efficace et même pertinente - en particulier dans les champagnes - sujet qui m'est particulièrement cher - et magnifique territoire d'expression pour un marketing créatif et assumant sa différence. Timidité des annonceurs au conservatisme assumé ?
De passage à Bordeaux pour Vinexpo la semaine dernière, voici le bilan de mes impressions sur cette édition 2009.
Comme toujours, Vinexpo est l'occasion de revoir ses contacts professionnels et de constater in situ la mise en œuvre des stratégies et outils développés par l'agence pour les clients qui exposent. De ce point de vue, un salon plutôt réussi.
Côté ambiance, l'environnement m'a semblé plus soigné que lors de l'édition précédente et la fréquentation, visiblement en baisse, a au moins l'avantage de faciliter le confort des visiteurs.
Parmi les observations du point de vue "marketing des marques", je développerai dans les jours qui viennent plusieurs analyses spécifiques. Ici, j'ai envie de citer, en "vrac" :
La mise en avant toujours aussi réussie et efficace de château Puech-Haut : impossible de manquer le stand et sa barrique estampillée aux couleurs de Coca-Cola. Ou comment susciter la curiosité, attirer le visiteur et rester en cohérence avec la stratégie / philosophie du domaine. Différenciation et esthétisme : sur chaque salon, on se rend au stand Puech-Haut aussi pour le plaisir de découvrir les nouvelles oeuvres peintes... lire aussi ici.
Dans la série différenciation, je citerais aussi les visuels (pub ?) mis en avant en grand format sur le stand Rolland Collection, dans un style à la limite du porno-trash, certes déjà vu dans les alcools -lire ici- mais finalement assez peu usité dans l'univers du vin.
La diversité des stands enfin, depuis les plus grandioses et remarquables -celui de Chapoutier en est un bel exemple- aux plus transparents, avec toujours une belle visibilité de la part des groupements de vins étrangers.
Enfin, la déception -certes, attendue, lire ici- de la section Marketers qui me semble toujours aussi loin du compte : une vision du marketing du vin encore et toujours réduite aux articles de service et de packaging et une impression de section fourre-tout préjudiciable à l'image de la section, même si j'ai apprécié d'y voir présentées les initiatives développées par Educ'Alcool au Québec -lire aussi ici. Mêmes observations que lors de la précédente édition, donc -lire ma note ici, c'est dommage.
Une excellente initiative de Vinexpo par ailleurs, dont je n'avais pas encore eu l'occasion de parler : le blog Vinexpo, mis en place depuis quelques mois, une belle source d'information pour tous les professionnels du vin.
Enfin, un clin d'oeil aux blogueurs vignerons et à tous ceux qui ont animé les soirées Off du salon. Une soirée comme celle du WOW (Worldwide Original Winemakers) -jeune, convivale, internationale et dynamique- vous réconcilie avec l'univers du vin qui, sur un salon comme Vinexpo, a parfois encore du mal à sortir de son image classique et traditionnelle "à la française".
Je serai demain à Bordeaux sur le salon international du vin et des spiritueux Vinexpo.
Qu'attendre de Vinexpo cette année ? Pour ma part, comme chaque fois que je vais sur un salon, le plaisir d'y croiser des amis et contacts professionnels et la curiosité de découvrir de nouveaux produits et tendances du marché. L'envie de voir aussi de quelle manière le salon a évolué et quelle est l'atmosphère générale qui s'en dégage. J'avoue avoir jusque là toujours eu un oeil plus critique sur ce salon que sur d'autres salons internationaux, comme la Wine Fair de Londres par exemple -question d'ambiance-, et j'avais été déçue de la section "Marketers" il y a deux ans -lire ici-. Bilan de ma visite de Vinexpo 2009 à suivre, donc.
"Ce matin j'ai vu une pomme Assoupie sous une libellule Drôle d'endroit pour faire la bulle ! En équilibre sur la branche Elle jouait les funambules Dorée par le soleil Drapée dans son sommeil Elle attendait, souriant au vent L'éternel recommencement"
Une fois n'est pas coutume sur ce blog, c'est un bien joli produit sans alcool que je présente aujourd'hui. Bon Pommillon, créé par la maison Le Paulmier, artisan normand de la pomme, est le premier jus de pommes bio pétillant sans alcool haut de gamme : une boisson naturelle biofestive issue de l'assemblage de trois variétés de pommes aromatiques, sans sucres ajoutés.
Je trouve l'idée de la maison Le Paulmier particulièrement séduisante :
d'une part, parce qu'elle propose enfin une alternative naturelle, chic et qualitative aux boissons alcoolisées comme aux jus de fruits et sodas trop sucrés, qui intéressera tous ceux qui souhaitent partager des moments de fête sans alcool. Ou comment se faire plaisir avec un produit authentique et de qualité tout en prenant soin de sa santé.
D'autre part parce que l'univers poétique créé autour de Bon Pommillon ne peut que faire rêver les enfants mais aussi les plus grands : Bon Pommillon parle à l'imaginaire et crée de l'émotion, raconte une belle histoire à laquelle on ne peut rester insensible, à laquelle on a aussitôt envie de prendre part. En bref, "Bon Pommillon est adoré par les enfants et ce sont les grands qui finissent les bouteilles".
Enfin, parce que Bon Pommillon est la preuve qu'il est encore possible de créer de nouveaux segments dans un marché -celui des sodas et autres boissons de fête sans alcool- pourtant encombré. En inventant la catégorie du bio festif haut de gamme, Benoit, le producteur et fondateur de la maison Le Paulmier, a su identifier un nouveau segment de marché et créer un Océan Bleu -lire ici-, avec un premier produit -d'autres suivront, dans d'autres catégories- qui touche son public au-delà de la seule cible des enfants.
Bon Pommillon est aussi la preuve que la place des petits producteurs indépendants dans l'univers très marketé du food et du drink a encore de beaux jours devant elle, à instar d'un Michel & Augustin, pour ne citer qu'eux. Preuve en est le succès de référencement de Bon Pommillon, vendu par les meilleures épiceries et lieux de consommation à Paris et ailleurs, dont Colette -voir la liste des points de vente ci-dessous.
Je suis impatiente de goûter les autres produits des collections Le Paulmier, à suivre donc. En attendant, je ne saurais trop vous recommander de tester Bon Pommillon. Bonne dégustation !
Rendez-vous avec Bon Pommillon : COLETTE - 213 rue Saint Honoré - Paris 1 Bread & Roses - 17 rue de Fleurus - Paris 6 Épicerie des Saints Pères - 23 rue des Saints Pères - Paris 6 Épicerie Fine Rive Gauche - 8 rue du Champ de Mars - Paris 7 Maison Carton - 150 avenue Victor Hugo - Paris 16 Bio Prestige - 92 rue des Batignolles - Paris 17
Absolut Vodka vient de lancer sa nouvelle campagne, signée TBWAMAP. Retour aux origines du produit, puisque le premier visuel communique sur ses attributs et en particulier sur sa pureté, due au processus de distillation.
Alors qu'Absolut fait partie des best practices publicitaires dans l'univers des spiritueux avec ses campagnes précédentes, y compris la toute dernière -voir quelques-uns des visuels ici, ici, ici et ici-, je suis étonnée de ce nouveau virage qui fait le choix, comme moult autres vodkas, de parler de la pureté et de la distillation (l'autre axe de communication vu et revu dans les vodkas étant celui de l'origine).
Pourquoi ce choix, à l'opposé de l'originalité, de la créativité et de la différenciation qui ont jusque là prévalu pour Absolut ? Pourquoi sortir des codes de l'émotionnel et de l'affectif pour communiquer sur le même terrain que tous les autres ? Volonté de réassurer sur la qualité ? De sortir de l'univers de l'oeuvre pour revenir à celui du spiritueux ? Retour aux origines rassurant en temps de crise ? Insatisfaction quant aux campagnes précédentes, qui ont pourtant façonné l'image d'Absolut ? Ou impossibilité créative d'adapter la campagne "in an Absolut world" aux contraintes légales françaises ? Je reste perplexe, d'autant que ce choix laisse la place à d'autres pour communiquer sur un registre émotionnel pourtant occupé avec succès (d'image) par Absolut jusque là.
Lancement de Fair Vodka hier soir à Paris, la première vodka au monde à être issue du commerce équitable. La vodka Fair est le premier produit de la gamme de spiritueux élaborée et distribuée par The Fair Trade Spirits Company, une entreprise née de la volonté de deux tout jeunes entrepreneurs, Jean-François Daniel et Alexandre Koiransky, d'élaborer des spiritueux de la meilleure qualité à partir d'ingrédients issus du commerce équitable.
Il aura fallu une année de travaux de recherche et développement pour mettre au point la méthode permettant de brasser et de distiller le quinoa, céréale à partir de laquelle est élaborée Fair Vodka. Le quinoa qui entre dans la composition de Fair Vodka est cultivé par des petits producteurs sur l'Altiplano Bolivien, dans le respect du commerce équitable. The Fair Trade Spirits Company crée ainsi une vodka exceptionnelle, à la texture ronde et suave, en s'appuyant sur les qualités naturelles du quinoa, puis, pour sa distillation, sur le savoir-faire d'artisans cognaçais. Une vodka, qui plus est, portée par l'engagement des fondateurs en termes de valeurs humaines et solidaires.
C'est là que je trouve le concept particulièrement intéressant : Fair Vodka, et de manière plus générale The Fair Trade Spirits Company, arrive, avec beaucoup de naturel, à concilier les valeurs du luxe et de l'équitable, qu'on pourrait penser a priori antagonistes. Finalement, n'y a-t-il pas quelque chose de noble dans l'acte de se faire plaisir en achetant un spiritueux de la meilleure qualité tout en devenant "partie intégrante d'une chaine qui aide les coopératives de pays en voie de développement à recevoir une rétribution juste pour leur travail et le fruit de leurs récoltes" ? L'initiative est louable en tous cas, le dynamisme des fondateurs, communicatif, et la vodka... excellente.
A découvrir, entre autres -et c'est un heureux hasard, lire ma note à ce sujet ici- chez le caviste Elise & Antonin, 27 rue de Ponthieu à Paris 8e.
J'ai déjà évoqué l'univers du voyage tel que préempté par certaines maisons de luxe -lire mes notes "le malletier et le réalisateur" ici, "l'expression du luxe sur les eaux" ici et "l'aérien comme territoire de communication des marques de luxe" ici.
Le nouveau visuel présenté par Louis Vuitton sur ce thème est dans la lignée des précédents : inattendu. Ajoutons à cela qu'il pousse plus loin encore l'imaginaire du voyage en invitant au rêve autour de l'Espace et de la lune en particulier : les trois protagonistes, shootés là encore par Annie Leibovitz, sont les cosmonautes Buzz Aldrin, Jim Lovell et Sally Ride.
Inattendu donc, esthétique certainement, visionnaire probablement, qui fait du sens sans aucun doute, avec une dimension intergénérationnelle et universelle intéressante. Je reste cependant sur ma faim quant à la dimension luxe de la mise en scène. Et vous ?
Dans l'univers du champagne, il n'est pas rare de voir des Maisons s'associer à des artistes pour créer l'événement, que ce soit autour d'une cuvée (Taittinger, Nicolas Feuillatte), ou sur une approche corporate (Pommery). Je vous invite d'ailleurs à (re)lire mes notes à ce sujet ici et ici.
En la matière, je trouve la récente initiative de la maison Perrier-Jouët des plus intéressantes : au-delà de sa collaboration avec Barbro Andersson -la Maison vient de dévoiler les œuvres créées par l'artiste suédoise autour de la cuvée de prestige Belle Époque-, c'est la toute première fois qu'une maison de Champagne propose à ses amateurs de devenir collectionneurs d'art en gagnant l'une des œuvres de l'artiste sur son site internet.
Le sens artistique est une notion chère à la marque depuis sa fondation en 1811, qui se retrouve dans chacune des dimensions de la maison, depuis la création de ses cuvées jusqu'à sa collection unique au monde d'art nouveau rassemblée au sein de la Maison Belle Époque à Épernay, en passant par le célèbre flacon de sa cuvée de prestige, créé en 1902 par le maître de l'art Nouveau Émile Gallé.
Cette année, avec Barbro Andersson, Perrier-Jouët présente une série de quatre œuvres créées autour de la cuvée Belle Époque, hommage à la nature et à la création : on retrouve chez l'artiste comme au sein de la maison cette même volonté de sublimer la nature pour en révéler toute la diversité, le charme et les mystères. La création de Barbro Andersson est donc une œuvre éphémère d'inspiration florale, une célébration en quatre étapes de la cuvée Belle Époque.
En proposant aux amateurs d'art et de Belle Epoque de devenir non plus seulement spectateurs mais aussi collectionneurs, via le site internet www.perrier-jouet.com, la Maison Perrier-Jouët s'inscrit véritablement dans une relation privilégiée avec ses consommateurs : elle leur permet de vivre l'expérience Perrier-Jouët au plus près et de devenir acteur de la marque au-delà de la dégustation. Une initative totalement en phase avec le site de la marque, lancé il y a quelques mois -lire ici- qui fait la part belle à l'immersion, à l'innovation et à l'esthétisme.
La vie d'un blog d'agence est aussi soumise au temps disponible pour rédiger des notes... Activité chargée avant l'été + divers déplacements de l'équipe dans le vignoble bordelais, en Bourgogne, dans le Mâconnais, en Val de Loire, en Champagne et en Charente + semaines raccourcies du mois de mai = difficile de consacrer le temps souhaité pour vous alimenter en observations marketing sur l'univers du vin. En attendant, voici ici mes derniers Carnets de Voyage dans les vignobles d'Afrique du Sud, article paru dans La Champagne Viticole du mois de mai.
Je lis aujourd'hui sur le blog de Vinexpo que "les Américains ne seront [bientôt] plus autorisés à utiliser les termes "Château", "Cuvée" et "Clos" suite à un accord commercial conclu entre les États-Unis et la Communauté européenne".
Un accord que j'ai du mal à comprendre. Que l'appellation Champagne, comme d'autres, fasse tout ce qui est en son pouvoir pour protéger son nom me paraît totalement justifié, dans la mesure où l'on parle ici d'une appellation. En revanche, qu'une interdiction de dénomination puisse porter sur des noms aussi génériques que "Château", "Cuvée" ou "Clos" me laisse totalement perplexe.
Gagner la bataille de la qualité des vins en s'appuyant sur des victoires juridiques ne me paraît pas être la meilleure des stratégies pour défendre l'image des vins français.
Et quelles conséquences pour des domaines aussi prestigieux que Clos du Val ou Château Montelena, dont la notoriété s'appuie avant tout sur la qualité des vins ? En l'occurence, les amateurs se souviennent de la célèbre dégustation à l'aveugle "le jugement de Paris" organisée en 1976 qui a, pour la première fois, attribué les meilleurs classements aux vins californiens vs les vins de Bordeaux et de Bourgogne -lire aussi ma note à ce sujet ici.
Tout l'art de se tromper de combat, et de le faire au détriment de l'image et de la réputation...
Je vous ai déjà parlé de l'initiative américaine Crushpad -lire ici et ici-, proposant à des particuliers d'élaborer leur propre cuvée, en s'appuyant sur les vignobles et installations de Crushpad et les conseils de professionnels. Le suivi de l'élaboration du vin peut se faire sur place mais aussi à distance, via l'outil communautaire Crushnet.
Après 5 ans d'activité en Californie, Crushpad vient d'annoncer la création d'une entité française, basée à Bordeaux. Elaborer son propre vin, de qualité, sans posséder son propre vignoble : voici un rêve qui peut dorénavant devenir réalité.
La participation du vigneron "amateur" se fait de manière globale, puisqu'il définit son cahier des charges avec les équipes Crushpad, depuis l'ensemble des étapes de l'élaboration du vin (choix des cépages et parcelles, type de vieillissement etc.) jusqu'aux outils de mise en avant du produit : nom de la cuvée, choix de l'étiquette etc.
Une initiative vin 2.0 dont on ne peut que souhaiter qu'elle remporte le même succès que sa version américaine, qui a vu près de 5000 personnes élaborer leur propre cuvée californienne.
Coût pour une barrique soit environ 300 bouteilles : selon l'origine des cépages, entre 6750 et 9000 €. Plus de détails sur www.crushpadwine.fr (attention, site web particulièrement peu attractif !)
Alors que l'État australien du Queensland vient tout juste de désigner le jeune britannique Ben Southall comme gagnant du "meilleur job du monde" -devenir pour 6 mois le gardien de l'île d'Hamilton au coeur de la Grande Barrière de corail- lire ici, la winery californienne Murphy-Goode joue sur le même registre en proposant un recrutement similaire.
L'offre de la winery est simple : 6 mois de contrat, rémunéré 10.000$ mensuels, pour la personne sélectionnée qui aura en charge la communication sur la winery, en tirant profit des nouveaux médias et autres réseaux sociaux pour créer le buzz autour du domaine et de ses vins.
Pour tous ceux que cela intéresse, toutes les infos sur "A Really Goode Job" sur le site www.areallygoodejob.com. Le site n'est franchement pas glamour mais le gagnant aura probablement pour mission de le faire évoluer.
Qui a dit que la communication sur le vin n'était pas créative, imaginative et capable de s'adapter aux évolutions sociétales ?
Après l'excellent film publicitaire Heineken Walk in Fridge que je vous présentais ici, voici la suite : Heineken Walking Fridge. Drôle, impactant, efficace.
Communiqué tout juste reçu du groupe LVMH, démentant les rumeurs sur une éventuelle cession de sa branche vins et spiritueux Moët Hennessy. De l'art de la rumeur (impossible de citer tous les supports plus ou moins sérieux qui ont relayé l'information aujourd'hui), et de celui du démenti. Simple. Et efficace ? A suivre...
J'analysais dans une note précédente -lire ici- le rapport particulier entre l'univers des alcools et le monde du rap, au sein duquel on compte de nombreux ambassadeurs de marques, officiels ou non. Après l'annonce fin 2007 de l'accord multi-annuel signé entre le rappeur Sean "Diddy" Combs et Diageo pour la marque de vodka Cîroc, voici le dernier visuel pub y afférent. Un visuel qui tombe à plat : certes, on y retrouve certains des codes liés à la cible concernée (rap, fête, chic, séduction), mais le résultat reste quand même très timide, avec une signature ultra 'bateau' : The Art Of Celebration. Quand le statutaire prend le pas sur l'audace... Beaucoup trop classique en fait, non ?
Petit détour par un secteur autre que celui du vin, du champagne et des spiritueux mais toujours dans l'univers du luxe, avec ce génial film pour l'horloger Tag Heuer : The Duel - Lewis Hamilton vs Steve McQueen. Un dialogue improbable entre deux égéries de la marque, deux personnalités dont l'une est d'ores et déjà une légende et l'autre en passe de le devenir.
Au-delà de l'idée, que je trouve brillante, de la qualité du film, que je ne me lasse pas de revoir, et de la performance technique, qui donne l'impression que McQueen et Hamilton dialoguent et courent réellement ensemble, je trouve cette publicité intéressante à plusieurs titres :
d'une part, car elle utilise deux icônes qui ne se sont par définition jamais cotoyées (McQueen décédé en 1980, Hamilton né en 1985) : magie de l'anachronisme, réalisation d'un fantasme avec en filigrane -et effet induit sur le spectateur- l'image d'une marque toute en cohérence et en continuité, qui glisse avec fluidité d'une époque à l'autre. Ou comment créer les conditions d'un rêve inaccessible pour les amateurs de sport automobile... et tous les autres.
D'autre part parce qu'elle participe d'une stratégie globale de communication orchestrée pour célébrer les 40 ans du modèle Monaco, montre Tag apparue sur le poignet de Steve McQueen dans le film Le Mans et élevée depuis au rang d'icône de la mode. La fin de cette vidéo et le résultat de la course restent ouverts, renvoyant à l'imaginaire et au désir de chacun et accessoirement au jeu concours "Who will win" proposé sur le site de la marque -voir ici. Ou comment construire la légende avec la légende.
Parce que c'est, à ma connaissance, la première fois qu'une marque de luxe met en avant dans une même publicité plusieurs personnalités parmi ses ambassadeurs de marque. Issus de deux époques différentes, il n'y a pas d'effet de canibalisation entre McQueen et Hamilton : ici, la magie repose sur la saine émulation d'une compétition sans enjeu de résultat et véhicule avec force des valeurs d'inspiration, d'héritage, de transmission et d'intemporalité.
Enfin, je trouve particulièrement pertinente la communication toute en discrétion opérée par Tag Heuer depuis quelques temps, et dont ce film est un syncrétisme d'efficacité. Je m'étais déjà fait la réflexion en lisant le numéro d'avril du magazine GQ France, qui traite de la Tag Heuer Monaco dans sa rubrique Style Saga (4 pleine pages mettant Steve McQueen à l'honneur) puis parle de la marque, plus subtilement cette fois, dans sa rubrique Sport, avec un portrait de Lewis Hamilton... interviewé lors d'un shooting pour Tag Heuer. Ou comment conter une belle histoire dont on retiendra tout en douceur qu'elle a pour origine la marque de montres suisse...
Rapporté à l'univers des vins, champagnes et spiritueux, et au-delà de toute considération de faisabilité en France vs loi Evin, je fais le constat que rares sont les marques qui utilisent ce même principe de promotion en s'appuyant sur une légende personnifiée, ou en en créant une qui reposerait sur une personnalité mythique encore vivante ou ayant existé (de fait, j'exclue James Bond pour Bollinger). Au mieux, elles le font à titre anecdotique, ou bien involontairement, sans toujours en maîtriser le discours, citant ou laissant courir la rumeur de telle personnalité qui aime ou aimait leur produit : ainsi, Ernest Hemingway appréciant tellement le vin de Château Margaux qu'il prénomma l'une de ses petites filles Margaux, orthographié de ce fait Margaux plutôt que selon le classique Margot.
Dans l'univers des spiritueux, si les grandes marques de cognac s'appuient sur des ambassadeurs représentatifs de leurs catégories de consommateurs, le plus souvent en la personne de rappeurs connus et reconnus -lire mes notes à ce sujet ici et ici, leurs objectifs sont tout autres (signe de reconnaissance sociale, appartenance à un groupe) et surtout, les personnalités choisies sont loin d'avoir à ce jour atteint le statut de mythe ou de légendes inscrites dans l'Histoire.
L'association d'une marque d'alcool avec un ambassadeur n'est pas forcément évidente, surtout pour l'égérie qui doit assumer de voir son image associée à un produit alcoolique. Mais ce choix commence à faire partie des orientations stratégiques de certaines maisons, à l'instar de ce qui se fait dans l'univers des parfums et cosmétiques : Martini et George Clooney -lire ma note à ce sujet ici- ou, tout récemment, la maison Moët & Chandon qui a choisi l'actrice Scarlett Johansson pour devenir son ambassadrice. C'est la première fois qu'une maison de Champagne s'appuie sur une actrice hollywoodienne pour incarner sa marque -lire ici ma note sur la nouvelle orientation stratégique "7e Art" prise depuis quelques mois par la maison sparnacienne. Un choix "safe" : une actrice plutôt consensuelle, saine et sexy à la fois, sans scandale connu à ce jour.
En termes de résultat, beaucoup de buzz mais rien à voir encore avec la performance de Tag Heuer, chez qui chacun, de la marque et de la personnalité, participe à la création de la légende de l'autre.
Question budgétaire, difficulté pour les "stars" d'assumer le rôle d'ambassadeur d'une marque d'alcool, ou problématique liée à la notion d'éphémère dans un univers où les modes passent peut-être plus vite que dans celui de l'horlogerie -un champagne est destiné à être consommé, une montre à être conservée puis transmise- ? Le monde des alcool serait-il plus superficiel que celui d'autres produits de luxe ?
Si les vraies légendes sont intemporelles et ne connaissent pas de frontières, toute la difficulté réside dans la capacité d'une marque à construire son mythe dans la durée en s'appuyant sur une légende solide, ancrée dans l'imaginaire collectif, pour asseoir avec force et assurance sa notoriété, bâtir le rêve et créer l'émotion.
C'est une 22e édition des Rencontres Vinicoles riche en dégustations de qualité qui était proposée cette semaine à Paris. L'occasion de (re)découvrir la variété des cuvées présentées par la soixantaine de domaines présents. L'occasion aussi de déguster les derniers millésimes d'un des clients historiques de SOWINE, Part des Anges, distributeur de spiritueux et champagnes d'exception, qui présentait là sa superbe gamme de champagnes Exclusive Vintage dont d'anciens millésimes, ainsi que sa très belle cuvée Angel Dust, récompensée par le prix Pampre en 2008.