Dans la bataille que se livrent les producteurs de champagne et en particulier les grandes maisons pour développer leurs parts de marché via la mise en place de stratégies de niche (lire à ce sujet ici) et de montée en gamme (plusieurs notes à ce sujet ici), la maison Pommery vient de prendre une jolie avance en lançant sa cuvée Pop Earth : un champagne dont le raisin est issu de la viticulture raisonnée (appelée ici "viticulture durable"), conditionné dans une bouteille allégée en verre. L'étiquette est en papier recyclé et imprimée avec des encres à l'eau sans solvant, le tout est 100% recyclable et présenté sans étui pour limiter la production de déchets.
Ce lancement produit est une belle traduction des démarches mises en œuvre par la maison rémoise depuis plusieurs années en matière de développement durable. Pommery n'est pas la seule maison de Champagne à avoir mis en place une politique allant dans ce sens -cf. les actions de Veuve Clicquot qui intègrent très concrètement la dimension développement durable dans toutes ses actions au quotidien- mais elle est la première à en proposer la traduction directe au consommateur via l'une de ses cuvées.
Certes, on peut considérer qu'une telle cuvée émanant d'une grande maison est avant tout un produit markété -la cuvée Pop elle-même est un best-practice en la matière-, mais elle a le mérite de la primauté et permet à Pommery de s'inscrire dans l'esprit du consommateur comme une grande maison véritablement consciente de ses responsabilités vis-à-vis de l'environnement. Nul doute que le succès sera au rendez-vous. Personnellement, j'ai bien envie de goûter à cette nouvelle cuvée "au naturel" : le luxe n'est-il pas tout autant désirable lorsqu'il est bio ?
Question subsidiaire : suis-je la seule à entendre l'homonymie Pop Earth - Poppers ? Un choix assumé par la maison Pommery ?
Trés belle initiative. Pommery associe à son côté hédoniste une facette éthique. C'est un facteur de différenciation énorme et un avantage concurrentiel certain. Une récente étude d'Ipsos témoigne que les français sont de plus en plus préocuppés par le développement durable (concept qu'ils ne connaissaient quasiment pas en 2005) et qu'ils achètent de plus en plus de produits respectueux de l'environnement (à 69%).
Pommery pourrait même accentuer d'avantage son côté éthique, en soutenant une cause à l'image d'Hermes et Unicef avec l'opération "la fête des couleurs".
Rédigé par : Romain Mesnil | 11 février 2009 à 13:39