J'étais cette semaine sur le salon Vinexpo à Bordeaux, intéressée comme toujours par les nouveautés et tendances du marché, et particulièrement curieuse de la section nouvellement créée cette année et spécifiquement dédiée "au marketing du vin et des spiritueux" : Marketers by Vinexpo.
L'initiative pourrait avoir en soit une valeur symbolique : en proposant aux professionnels du marketing un espace d'exposition et en donnant la possibilité aux acteurs de la filière de venir à leur rencontre, les organisateurs de Vinexpo prouvent que le monde du vin, en France aussi, a pris conscience de la nécessité d'adopter des solutions marketing pour développer l'image des produits et mieux vendre.
Le lieu est certes à l'écart des trois halls d'exposition principaux, sur l'autre rive du lac, mais il reste facile d'accès et surtout, est voisin des amphithéâtres accueillant les conférences organisées pendant le salon. En partant du principe que les professionnels intéressés par l'aspect marketing de leur produit soient disposés à prendre un peu de temps, on pouvait considérer que Marketers by Vinexpo soit un espace à visiter au même titre ques les autres.
A partir de là, toute la question est de savoir ce qu'on entend par "marketing", et c'est là que le bas blesse - je fais en tous cas le constat que comme souvent, ce qu'englobe la notion est finalement très large, et que l'approche proposée par Marketers est, elle, plutôt réductrice : les "équipements et solutions pour la vente au consommateur de vin et spiritueux" sont essentiellement axés autour du packaging (coffrets, sacs) ou du service (verres, seaux et autres accessoires), et sont avant tout des outils de merchandising et d'aide à la promotion sur le lieu de vente plutôt que des outils de communication.
Certes, ces supports sont intéressants et nécessaires, mais je regrette que pour cette première édition, Marketers by Vinexpo n'ait pas proposé aux professionnels du vin et des spiritueux davantage de solutions de "communication, de design, de packaging" (comme annoncé) en phase avec les besoins des marques et la demande des consommateurs.
Cette frilosité est-elle liée à une vision très franco-française du marché, limité dans sa communication par la Loi Evin (qui, à titre d'exemple, n'autorise l'utilisation d'objets merchandising sur le marché français que lorsqu'ils sont directement liés au service du vin - comme les seaux et verres) ?
Dommage que sur un salon à dimension internationale, la vision de ce que recouvre le terme "marketing" ne soit pas plus large et créative pour offrir aux visiteurs des services et produits leur permettant de réfléchir plus en amont à leur stratégie et de développer leurs ventes : des études de marché aux solutions de communication visuelle pour les lieux de vente, en passant par les outils liés au design du produit et la publicité, par exemple .
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