Comme à chaque fois que je fais le point sur les flux RSS auxquels je suis abonnée, je constate à quel point le monde du blog est tout aussi riche qu'éphémère : tous univers confondus, nombreux sont les blogs que je suivais pourtant avec plaisir qui ne publient plus, ou trop rarement pour garder de leur intérêt. Nombreux sont ceux qui cessent en donnant leurs raisons, encore plus nombreux ceux qui cessent sans préavis.
Alors, le blog est-il mort ?
Du point de vue de l'émetteur, indéniablement, tenir un blog, que ce soit à titre personnel ou professionnel, demande du temps, de l'énergie et une vraie capacité à créer du contenu. Et le monde du vin, du champagne et des spiritueux n'échappe pas au phénomène : pour les professionnels du secteur, le temps nécessaire pour gérer un blog est rarement en phase avec la réalité du terrain.
Du point de vue du message, l'intérêt du blog réside dans la pertinence de l'information qu'on y trouve. Pour être lu, un blog doit trouver sa place dans la blogosphère en apportant un contenu nouveau, régulier et intéressant. Dans le monde du vin, je distingue deux catégories de blogs : les blogs de vignerons ou de marques, qui font partager une émotion en racontant une belle histoire ; et les blogs d'information, qui partagent des impressions de dégustation ou communiquent sur l'actualité produits ou événementielle. La majorité des usagers du blog s'appuyant sur plusieurs sources d'information, comme en témoignent les résultats du baromètre SOWINE/SSI 2010, c'est la personnalité et la complémentarité de chaque blog qui en fera l'intérêt.
Du point de vue du récepteur enfin, le blog est souvent une source d'information inépuisable et enrichissante, avec l'avantage de l'immédiateté et de la facilité d'accès. Mais lire un blog demande aussi du temps : me concernant, si certains blogs communiquent trop rarement pour susciter mon intérêt, je n'ai pas non plus le temps de lire certains blogs qui publient des notes chaque jour !
La question est donc : le blog a-t-il encore sa place sur le web 2.0
voire 3.0 ? Ou est-il définitivement et irrémédiablement voué à être
remplacé par d'autres supports de community management, Facebook en tête ?
Pour en discuter régulièrement avec les clients de l'agence mais aussi
avec des amis vignerons qui tiennent ou ont tenu un blog, la facilité d'utilisation des plateformes type Facebook ou Twitter -publication et diffusion de l'information plus immédiate, capacité à identifier et toucher un large public, à le qualifier et à échanger avec lui- en font des supports plus efficaces et moins chronophages que le blog. Autrement formulé, trop d'outils tuent l'outil : pour des questions d'efficacité et de temps, la communication via Facebook et Twitter finit par prendre le pas sur l'animation d'un blog.
Et pourtant.
Avant d'enterrer définitivement le blog, j'ai envie de me reposer la question de la cible et celle du contenu. Un peu moins d'immédiateté mais aussi davantage de profondeur et de qualité dans les informations publiées. Un utilisateur qui cherche à partager un moment, une expérience avec un vigneron ou une marque plus que d'être le premier informé de tel événement ou de telle dernière nouveauté. Un espace de réflexion plus que de superficialité. Finalement, le blog n'est-il pas un outil pertinent quand il s'agit de temps et de qualité ? Deux notions essentielles quand on parle de vin, de champagne ou de spiritueux...
Pour moi, c'est la complémentarité des outils et supports qui rend un dispositif de communication et de community management pertinent. A ce titre, le choix de communiquer via un blog doit se faire en toute conscience des objectifs que l'on se fixe et des enjeux qu'implique l'outil.
Particulièrement pour les vignerons et marques-, le blog garde son intérêt et sa pertinence, à condition de répondre aux critères que j'ai déjà évoqués ici ou dans des notes précédentes -lire ici-. Le meilleur exemple allant dans ce sens est celui du blog Making Dom Pérignon : lancé il y a quelques semaines, Making Dom Pérignon réussit parfaitement à instaurer une relation privilégiée entre la marque -via son Chef de Caves- et le lecteur, avec bien plus d'efficacité d'un point de vue qualitatif que ne le ferait un profil twitter ou une fanpage Facebook.
Alors en conclusion... si le blog est mort, vive le blog !