Après avoir présenté "Ces blogueuses qui aiment le vin", quoi de plus logique que d'assister à la conférence donnée à Sciences-Po par notre ami Sébastien Burel, du site vinomaniac.tv, sur le thème : « Quel est le genre du vin ? »
Des orgies dionysiaques antiques au blind-tasting/dating moderne, une chose est sûre : le vin joue depuis longtemps un rôle dans les jeux de séduction et dans les relations hommes-femmes. Virilité et snobisme, affranchissement et libération sont autant de mots qui viennent à l’esprit lorsque vient le moment de qualifier la consommation de vin des hommes et des femmes.
Il va sans dire que la filière, longtemps perçue comme presque exclusivement masculine -au même titre que celle de la haute gastronomie d’ailleurs-, a radicalement changé au cours des dernières années. Pour preuves, la multitude de manifestations organisées autour des femmes et du vin -les Wine Women Awards ou encore le cercle Femmes de Vin sont de bons exemples-, mais surtout la présence accrue des femmes dans les différentes professions de la filière, à tous les niveaux. De plus en plus de vigneronnes indépendantes, de sommelières -4 femmes parmi les 12 meilleurs au monde lors du dernier concours du (de la ?) meilleur(e) sommelier(e) du monde-, de journalistes et de professionnelles de la communication et du marketing… La sensibilité féminine serait-elle plus adaptée à l’élaboration et la promotion du vin ?
Le parallèle avec le monde de la gastronomie me semble particulièrement intéressant. À l’image de la ménagère qui cuisine les repas quotidiens de la famille, on oppose souvent celle des grands chefs étoilés, qui sont presque tous des hommes. Qu’en est-il pour les buveurs de vins ? Si l’image que l’imaginaire collectif a des grands connaisseurs de vin est plutôt masculine, quelle est celle des acheteurs (acheteuses ?) et des consommateurs (consommatrices ?) du quotidien ? Ai-je besoin de rappeler que les femmes sont responsables pour plus de la moitié des achats de vin en France ?
Quel est le genre du vin, voilà une question intéressante. Mais peut-on vraiment déterminer le genre d’un vin ? Si les lois du divin nous dissuadent de discuter sur le sexe des anges, celles du vin nous encouragent-elles davantage à discuter du sexe du fruit des vendanges ?
Existe-t-il des vins plus féminins que d’autres, voire carrément faits pour les femmes ? Et si oui, lesquels ? Mesdames, Mesdemoiselles (et Messieurs aussi…), un avis ?
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