Trois événements organisés ces jours-ci à Paris proposent un aperçu de l’industrie et de l’artisanat français, offrant un éclairage intéressant sur le regain de l'excellence française- et de son image-et sur cette tendance qui revient à la mode du "consommer français".
A la Bourse du Commerce d'abord, où se tenait la semaine dernière le salon Made in France, "Salon de la Haute-Façon", qui exposait bon nombre d’artisans et d’entrepreneurs au savoir-faire d’excellence.
Au Carrousel du Louvre ensuite, c'est un voyage vers le sud de la France qui était proposé au grand public le week-end dernier avec le salon Made in Provence, une savoureuse immersion dans la Provence et son art de vivre pour y (re)découvrir les richesses du patrimoine méridional français- gastronomique mais pas uniquement.
Au Sénat enfin, où se tient aujourd'hui la Rencontre Parlementaire des Entreprises du Patrimoine Vivant.
Au-delà de ces trois événements parisiens, nombreuses sont les initiatives qui témoignent du dynamisme de la tendance "valorisation des produits français", découlant aussi bien d'acteurs publics que privés. Parmi eux, je citerais volontiers la labellisation Entreprise du Patrimoine Vivant, les initiatives du Comité Colbert, le site Acheter Français n’est pas un Luxe ou encore celui de Madine France, ainsi que le nombre croissant de marques régionales -Made in Jura ou encore Saveurs Paris Île de France pour n'en citer que quelques-unes.
Mise en avant de l’appartenance régionale pour certaines, renforcement de la mention « fabrication française » pour d’autres : il n’est pas rare aujourd’hui de voir les marques qui le peuvent axer leur communication sur leurs origines historiques et territoriales et transformer le "made in France" -ou "made in Région"- en véritable atout, renforçant ainsi leur légitimité et leur authenticité en la matière, sur leur secteur d'activités.
Du point de vue du consommateur, si la tendance au "consommer national" n'est pas nouvelle -souvenez-vous de la campagne « Nos emplettes sont nos emplois » dans les années 1980-, elle est renforcée depuis quelques années par la tendance au « consommer responsable » et au « consommer local ». Tout un état d'esprit à l’heure où l’exigence des consommateurs envers la traçabilité des produits qu’ils achètent n’a jamais été aussi importante -besoin de qualité, de vérité et de repères mais aussi quête de sens.
Indéniablement, le "Made in France" fait vendre et traduit un certain nombre de valeurs -qualité, luxe, savoir-faire-, tout comme le "Made in Germany" est un bon moyen de valoriser un certain type de produits -il n'y a qu'à regarder les derniers spots TV de la marque Opel pour s'en convaincre.
Et le vin dans tout cela ? Une amie me faisait remarquer il y a quelques jours qu'en caricaturant un peu, le seul produit dont on peut encore être sûr qu'il est "Made in France" du début à la fin de son élaboration est le vin : peu de risque pour lui d'être délocalisé et de perdre son identité géographique.
Il y a encore quelques années, le discours "vin" dans un contexte de concurrence internationale était surtout axé autour de la crainte d'une globalisation du goût -cf le film Mondovino. Aujourd'hui, je suis ravie de constater que le vin français recommence à s'assumer tel qu'il est et a toujours été, avec ses spécificités propres. Et qu'à l'inverse, les vins d'autres pays cherchent de plus en plus à mettre en avant leur identité et leurs caractéristiques propres pour créer leur différence.
La mondialisation serait-elle définitivement la meilleure raison pour les marques de revendiquer leur identité propre, a contrario de l'uniformisation sur laquelle il a pourtant été tant débattu, particulièrement dans l'univers du vin ? Indéniablement, cela donne envie de continuer à goûter les produits et vins français. ET de continuer à découvrir les produits et vins étrangers, chacun pour leurs spécificités et leurs qualités propres. A la vôtre !
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