Le magazine Stratégies rapporte aujourd'hui dans sa newsletter l'initiative publicitaire de la marque FANTA qui a décidé, pour faire connaître un nouvel arôme, de littéralement faire goûter le produit au consommateur d'une manière très originale.
L'agence Ogilvy One Middle East de Dubai a pour cela conçu une publicité comestible : imprimée et glissée dans un blister, la page entière peut être arrachée du support dans lequel elle se trouve, être partagée et dégustée.
Une idée singulière qui n'est pas sans rappeler la publicité Volkswagen Golf R réalisée par Ogilvy Cape Town en 2011, et qui proposait déjà au consommateur de "manger la route".
En voilà une bonne idée : à quand la délectation de la dégutation d'un vin ou d'un spiritueux directement depuis la publicité, imprimée par exemple à l'encre Bordeaux ? Toujours mieux que l'encre sympathique... Et bien amené, ce sera même Loi Evin. Car quelle autre mission donner à la publicité que de créer une occasion de dégustation du produit promu ?
Merci à notre amie Pauline @eyeswineopen -lire mes notes "Ces blogueuses qui aiment le vin" et "Un an après" pour en savoir plus- pour ce que j'appellerais un excellent clin d'oeil au débat récurrent sur la loi Evin. Excellent week-end à tous !
Pour être régulièrement tenus informés de nos activités, n'hésitez pas à vous inscrire à notre newsletter en entrant votre adresse mail dans l'espace dédié sur la home de notre site. La dernière vient tout juste de paraître ! Pour toutes les nouvelles concernant notre travail, je vous invite aussi à consulter régulièrement la rubrique "news" de notre site internet ici.
En bonus : découvrez notre merveilleuse collection de badges 2012, édités en série limitée. Parures très distinctives à porter en broche, sur tous terroirs, en toutes occasions... Attention, ils ont du piquant !
*disponibles sur demande, dans la limite des quantités disponibles
SOWINE Moustache Friday oblige : alors que le salon du Grand Tasting bat son plein depuis son ouverture ce matin, nous souhaitions - après le Champagne et les Spiritueux - rendre cette semaine un hommage vibrant à la moustache et au vin.
Sur le volet packaging, découverte défrisante chez nos amis de YouWineBlog avec la gamme de Carl Wine.
Côté vignerons, notre coup de coeur 2011 ira aux bacchantes du duo Charlie et Nady Foucault du Clos Rougeard ! Vote unamime de l'agence pour les deux frères.
Et vous quel sera votre coup de coeur ? Quelle est la plus belle Moustache du Salon... ? Envoyez les photos !!!
Et n'oubliez pas : Moustaches Make A Difference...
Pour ceux qui se posent encore des questions sur le poids des réseaux sociaux et sur le rapport que les marques entretiennent avec leurs consommateurs par ce biais, voici une histoire qui devrait en convaincre plus d'un : la bière Duvel Tripel Hop millésime 2010 est sans doute la toute première bière née d'un pari et aidée par Facebook !
Tout commence par le pari lancé en 2010 par le directeur marketing de la brasserie Duvel lors d’une discussion avec les « Lambikstoempers », un club belge d’amateurs de bière. A ces derniers qui déploraient de ne plus pouvoir déguster la bière Duvel Tripel Hop, qui avait fait l’objet d’une édition unique en 2007 et dont le stock s’était écoulé en quelques jours, il propose de rééditer la cuvée s’ils réunissent 10.000 demandeurs.
En créant le groupe « Nous voulons la Duvel Tripel Hop » sur Facebook, les « Lambikstoempers » réunissent en quelques jours… 17.000 fans. Et remportent leur pari !
Lancé à l’automne dernier en Belgique, le millésime 2010 de la Duvel Tripel Hop est aujourd’hui disponible en France... en édition limitée, bien sûr. A se procurer d'urgence, donc, que ce soit pour découvrir ses qualités particulières, ou pour en faire un collector !
Caractéristiques : un processus de brassage particulier et un goût unique. 3 variétés extrêmement qualitatives de houblon ont été sélectionnées pour cette cuvée, dont les variétés Saaz-Saaz et Styrian Golding utilisées pour la Duvel classique, complétées par du houblon Amarillo. Le processus de brassage est lui aussi particulier : le « dry hopping » ou houblonnage à sec, adjonction supplémentaire de houblon à un stade ultérieur du processus de brassage, permet de générer une palette plus riche d’arômes de houblon et une amertume plus poussée.
La Duvel Tripel Hop est disponible dans les caves à bières parisiennes et sur le site www.latelierdesbieres.fr
Prix public constaté : 18 € le flacon de 750 ml - 9,5 % vol. d’alcool
D'après le dernier Rayon Boisson, 88 % des ventes de gentiane sont réalisées en 2010 auprès des + de 50 ans. D’après des données Nielsen publiées dans le Journal du Net, cette catégorie de marché se classe au deuxième rang des produits les plus achetés par les seniors juste derrière le nettoyant pour dentier... Voilà une statistique qui me plaît !
Plus sérieusement, huit des 20 produits de ce classement sont issus de la famille des apéritifs : le pineau (3e), le porto (5e), les vins doux naturels (6e), les eaux-de-vie (7e), les apéritifs à base vin (13e), le sans alcool (18e) et les amers bruns (20e).
La question est : faut-il y voir un lien avec l'allongement de l'espérance de vie ?
Le roi du porno US entre dans le jeu des spiritueux. L'acteur Ron Jeremy, qui a figuré dans plus de mille films pornographiques depuis la fin des années 70, vient d'attacher sa gloire à un rhum panaméen de 7 ans d'âge habilement nommé Ron De Jeremy (ron = rhum en espagnol).
Elaboré par une autre légende, le Master Blender cubain Francisco "Don Pancho" Fernandez, le rhum sera commercialisé en série limitée de bouteilles numérotées avec la baseline : The Adult Rum,
Voici la description organoleptique proposé sur le site web : "The oak comes through robustly and satisfyingly, yet gently enough to allow hints of vanilla and raw sugarcane to reveal themselves. The finish is elegant and long".
Nous attendons avec impatience le Rocco Limoncello... (beaucoup plus puissant que le Danny D).
Un petit clin d'oeil rapporté de notre Vinodyssée, en cette Journée Internationale de la Femme...
Et si vraiment vous avez envie de lire des choses plus sérieuses sur les femmes et le vin, je vous invite à (re)lire mes notes sur le sujet : des alcools pour les femmes, autour du vin et bières et spiritueux pour les femmes.
Je participais ce week-end à un événement comme il s’en fait peu : la folklorique et populaire Percée du Vin Jaune, qui tenait sa quinzième édition à Arbois cette année.
Le vin jaune est un produit typiquement jurassien, né d’une longue oxydation contrôlée en fûts, aux notes de curry, d’épices et de noix qui rappellent le xérès espagnol.
À cet égard, petite parenthèse sur une théorie intéressante entendue ce week-end quant aux origines du produit : la Franche-Comté, qui a été sous le contrôle de Charles Quint au Moyen-Âge -Victor Hugo disait lui-même de Besançon qu’elle était « une vieille ville espagnole »-, aurait gardé dans ses gènes vinicoles une certaine influence andalouse, manifeste encore aujourd’hui dans le « goût de jaune » que l’on retrouve dans certains de ses vins les plus emblématiques… A une époque où le story telling est roi, je suis encore plus preneur de History telling, un levier particulièrement efficace pour ancrer une communication originale et intrinsèquement liée aux caractéristiques propres du produit, dans ce cas précis, à son histoire et à l’Histoire avec un grand H. À noter aussi, la belle récupération de l’image de Louis Pasteur, héros local dont les expériences sur la fermentation faites donnent une saveur historique particulière aux vins d’Arbois…
La filière se donne aujourd’hui rendez-vous tous les mois de février pour présenter au public son nouveau millésime dans le cadre d’une fête populaire dans tous les sens du terme : plus de 50 000 participants cette année à Arbois (pop. 3 500 habitants !), mêlant jeunes et moins jeunes, amateurs néophytes et dégustateurs confirmés… Moustachus férus de dégustation et jeunes à dreadlocks cohabitaient ce week-end à Arbois, pour le plus grand plaisir des organisateurs.
Derrière les inévitables dérives isolées qu’une telle fête peut provoquer, on ne peut que constater l’existence d’un intérêt authentique et d’un engouement manifeste pour les produits d’un terroir unique et séculaire, comme en témoigne le record battu cette année lors de la traditionnelle vente aux enchères. Pour la coquette somme de 57 000 euros, un collectionneur suisse a acquis un flacon de vin jaune de 1774… avec la ferme intention de le boire ! Certes gonflé par un certain envol spéculatif, ce record de prix a au moins le mérite de positionner les vins du Jura comme des vins que l’on achète pour boire et pas uniquement pour frimer ou boursicoter !
Autre constat enthousiasmant : à l’instar des vignerons de Napa (voir la note Napa Valley : California Dreaming ici), les organisateurs jurassiens de la Percée savent depuis maintenant une quinzaine d’années fédérer la filière toute entière autour de son produit unique et emblématique, tout en évitant l’écueil des guerres de clocher fratricides qui minent parfois les initiatives communes. Vivement la prochaine édition !
Philippe-Alexandre
Petite respiration publicitaire juste avant les fêtes : voici un visuel retrouvé parmi les documents rapportés de mon tour du monde des vignobles -pour revivre notre Vinodyssée, c'est ici. Tout l'humour néo-zélandais pour promouvoir les vins du très sérieux Morton Estate.
Je profite de la mise en ligne toute fraîche du nouveau site internet de la Maison Veuve Clicquot pour revenir sur l'actualité "bouteilles VCP à la mer" dont vous avez certainement entendu parler depuis quelques jours. Ou comment, du point de vue de la marque, garder la tête froide pour gérer efficacement une actualité chaude.
Petit rappel de faits : le 17 juillet dernier, la dépêche tombe : "Le plus vieux champagne du monde vient d'être retrouvé dans la Baltique" -voir ici. De très anciennes bouteilles de champagne viennent d'être repêchées dans une épave au large de la Finlande par une équipe de plongeurs, elles sont parfaitement conservées et ont un goût "fabuleux" selon les personnes qui en ont dégusté.
Précision ultime : le champagne serait du Veuve Clicquot, datant probablement des années 1780. Et hop, voilà qu'on vient de retrouver le plus vieux champagne du monde -détrônant au passage Perrier-Jouët, qui possède encore dans ses caves des flacons du plus ancien millésime attesté existant encore en Champagne, datant de 1825. Et hop, voilà que la valeur estimée des flacons de la Baltique grimpe au fur et à mesure de chaque nouvel article publié.
Dans ces cas d'actualité chaude, et lorsque tous les médias se précipitent pour relayer une information "croustillante", impliquant parfois la mise en place d'une stratégie de communication "de crise", je suis toujours curieuse d'observer l'évolution de cette même information au fur et à mesure des jours qui passent. Et de remarquer de quelle manière le principal concerné -la marque- réagit.
Dans ce cas précis, je tire mon chapeau à Veuve Clicquot qui, plutôt que de bondir sur l'opportunité d'un coup médiatique, a immédiatement choisi de se mettre en retrait : un coup de fil à la Maison me confirme qu'avant de confirmer quoi que ce soit, les œnologues de la Maison attendent de recevoir et de goûter les échantillons.
Une réaction d'autant plus pertinente que, comme toujours dans ces cas là, les uns se précipitent pour valider des informations sans les vérifier, les autres mettent en cause la véracité des informations. Légitimement, un coup d'œil un tant soit peu critique sur l'information telle qu'elle a été relayée dans les médias permet quand même de mettre en doute, si ce n'est la marque concernée, en tous cas la datation des bouteilles versus la forme des flacons utilisés au 18e siècle.
Reste que cette histoire fait une jolie publicité à la maison Veuve Clicquot, renforçant un imaginaire de marque déjà riche en la matière - les archives attestent effectivement que dès la fin du 18e siècle, la production étaient exportée et expédiée par bateau, en particulier vers la Russie. C'est toujours la première information dont on se souvient, fût-elle exacte ou partiellement erronée. Et celle-ci aura eu le mérite de faire rêver sur la marque. De mon côté, ça m'a donné des envies d'évasion et de voyage vers la Baltique. Pour vérifier l'info ? Dans tous les cas, je reste curieuse de connaître le fin mot de l'histoire !
Shocking, le vin anglais ? Toujours curieuse de belles découvertes, l’équipe SOWINE s’est rendue chez Grains Nobles pour participer à la dégustation organisée par Miss Vicky Wine, blogueuse vin dont nous parlions récemment ici.
L’Angleterre a beau être une plaque tournante incontournable sur le marché mondial du vin -le meilleur sommelier du monde, Gérard Basset, est certes Français mais c’est en Grande-Bretagne qu’il exerce son métier depuis plusieurs années-, il faut avouer que ce ne sont pas les terroirs du Sussex ou des Cornouailles qui viennent les premiers à l’esprit lorsque vient le temps de parler de grands vins effervescents.
Cela dit, le sous-sol du sud de l’Angleterre présente un certain nombre de similitudes avec celui de la Champagne -certaines maisons champenoise suivent d’ailleurs de très près le marché des vignobles outre Manche. Depuis quelques années, les Anglais commencent à élaborer des vins qui peuvent tenir le haut du pavé sur la scène internationale, voire battre certains champagnes de haut vol -lire ici.
Miss Vicky avait pris le parti de présenter un « mixed bag » de vins anglais à ses convives : plusieurs sparklings, mais aussi un blanc, un rouge et quelques rosés.
Une fois n'est pas coutume, voici un compte-rendu œnologique de nos découvertes.
« The stunnner »
Ridgeview, Merret Grosvenor, Blanc de Blancs 2006 : une belle robe claire à la mousse fine et un nez particulièrement pur et clair, qui distille de belles notes de pomme verte, de poire et de fleurs blanches. En bouche, le vin exprime une belle vivacité et donne une impression de clarté et de luminosité qui mène à une finale à la fois fraîche et crayeuse… Un beau vin éclatant, idéal pour un début de soirée… Lady Di.
« The pop star »
Camel Valley, Pinot Noir Brut 2007: ici, on a plutôt affaire à un nez très expressif, sur les fruits rouges, avec une touche lactée qui rappelle le yaourt aux fraises. En bouche, un vin généreux et ample, mais somme toute un peu mou du genou… La finale manque un peu de structure et de profondeur, mais son côté charmeur fait de ce vin facile à boire un vrai « crowd pleaser »… Spice Girls.
« The unexpected »
Bolney Estate, Dark Harvest 2008 : le vin rouge anglais, c’est une vraie première mondiale pour beaucoup d'entre nous ce soir là… Élaboré à partir des cépages Dornfelder et Rondo, ce vin est l’une des belles surprises de la soirée. Robe grenat foncé avec des reflets violacés. Un nez tout en fraîcheur, croquant et juteux, qui rappelle instinctivement certains vins rouges est-européens, eux aussi élaborés à partir de cépages dont on ne soupçonne même pas l’existence en France. La bouche fait preuve d’un grand dynamisme : vivacité, gourmandise et une finale sur des notes acidulées. Un vin sapide et qui a du punch : « snappy » dirait-on dans la langue de Shakespeare. Sans être un monstre de complexité, ce vin décalé fait preuve d’une vraie personnalité. Austin Powers.
De notre côté, on note dans nos tablettes de jouer prochainement les oenotouristes chez nos voisins anglais. Ça vous dit ?
Philippe-Alexandre
Je lisais récemment le compte-rendu de l'expérience menée par nos amis de O Château et intitulée "record de la plus haute dégustation de vin du monde" : une dégustation comparative de vins espagnols offerte aux passagers d'un vol Vueling Paris-Barcelone, avec pour objectif de "faire découvrir le vin de manière innovante et ludique et continuer de réveiller avec le sourire cette belle endormie qu'est le monde du vin en France", selon Olivier Magny, fondateur d'O Château et organisateur de l'événement.
Toujours plus haut, toujours plus loin : les initiatives pour faire sortir les plaisirs gastronomiques et autres dégustations de vin et de leur environnement habituel se multiplient, pour le plus grand bonheur des amateurs. En témoignent les "Dinners in the Sky" : après avoir séduit Budapest, Dubaï, Londres et Las Vegas, ce concept de restaurant éphémère s'est installé en septembre dernier à Paris à l'initiative du magazine Cuisine Créative, proposant à ses convives pendant quelques jours seulement de profiter d'un dîner orchestré par de grands chefs étoilés français, suspendu à 50 mètres au dessus du Jardin des Tuileries.
Dans la même veine, la Maison de champagne Krug avait créé l'événement en proposant à des invités triés sur le volet de partager un repas d'exception en survolant les plus beaux paysages de la planète dans une montgolfière- lire ma note à ce sujet ici.
Autre concept, autre idée de l'extrême : Mumm Explorer Experience. En association avec l'explorateur Mike Horn, la maison de Champagne G.H. Mumm organise depuis 2008 des diners gastronomiques dans les plus beaux sites naturels de la planète. A chaque étape, un grand chef vient ajouter « sa touche personnelle » en réalisant un repas hors du commun. Groenland, Antarctique et Grande Barrière de Corail australienne ont été les trois premières étapes de cette expérience hors du commun, avant le désert de Gobi prévu en 2010.
Je trouve le concept Mumm Explorer Experience pertinent et sa mise en œuvre plutôt réussie : la maison rémoise va puiser dans ses racines l'hommage aux explorateurs, elle reste fidèle à sa tradition de champagne de la gastronomie, mais transcende cette légitimité en préemptant l'univers du lieu insolite et rare comme instant de dégustation. Par la même occasion, elle cherche à célébrer la beauté et la fragilité de la planète, ce qui est on ne peut plus dans l'air du temps et valorisant en terme d'image.
Je distinguerais volontiers parmi ces dégustations de l'insolite ou de l'extrême celles qui servent avant tout le consommateur, en lui proposant de nouvelles expériences qui sont autant d'occasions de découverte, de celles qui servent avant tout l'image des marques en racontant une histoire certes basée sur l'émotion mais somme toute trop inaccessible pour que l'on s'identifie réellement à elle.
La part de rêve est cependant dans tous les cas bien réelle. Et vous, quel serait votre choix de dégustation insolite ou extrême ? Et quel produit choisiriez-vous de déguster dans de telles conditions ?
L'univers du vin n'échappe pas aux spécificités culturelles, fort heureusement, cela fait partie de son charme. En cette période de choix de destinations de vacances, un petit aperçu de manières bien différentes d'aborder la communication autour du vin selon que l'on se trouve en France, aux Etats-Unis ou en Espagne...
J'ai été amusée de lire récemment l'information selon laquelle l’état de l’Alabama, aux États-Unis, a interdit la vente du vin Cycles Gladiator pour cause d’étiquette jugée rien de moins que pornographique. L'objet du délit : cette illustration de 1895 du peintre français G. Massias.
Une pudeur toute américaine, qui rappelle le cas de château Mouton-Rothschild, contraint de prévoir une étiquette « vierge » pour commercialiser son millésime 1993 aux États-Unis, le dessin au fusain d’une jeune femme nue (Balthus) choisi pour habiller le flacon n’ayant pas reçu l’aval du gouvernement américain.
Dans le cas des vins Cycles Gladiator cependant, la presse américaine a largement relayé l'information, se moquant de la décision de l'organisme de contrôle des boissons alcoolisées de l'Alabama. Une réaction plutôt rassurante (même si côté contraintes législatives et sur d'autres critères, la France n'a rien à envier à personne). Je ne crois pas qu'il s'agisse là d'une nouvelle façon de diaboliser le vin, mais d'une perspective culturelle qui autorise certains univers de communication et en interdit facilement d'autres, fonction du degré d'appréciation délictuel.
A ce titre, et toujours concernant la dimension sexuelle ici dénoncée, faut-il imaginer que non seulement l'iconographie mais aussi la terminologie de certains vins soit à terme également bannie lorsqu'elle est trop évocatrice ? Quid du nouveau wording choisi par certain producteurs anglo-saxons pour désigner leurs vins nouvellement élevés sans passage par les fûts de chêne -crise économique oblige, certains vignerons réduisent leurs coûts de production et n'utilisent plus les onéreux fûts de chêne neufs ? Les classiques «Unoaked» et «Inox» côtoient en effet maintenant de plus évocateurs «Virgin», «Naked» et «Nude». Je vous invite par ailleurs à lire l'intéressant billet d'Eric Asimov du NY Times paru la semaine dernière sur le thème "Could the Recession Change the Taste of California Wine".
Que ce soit pour les pourfendeurs de consommation d'alcool ou pour ceux qui préconisent une consommation responsable, alcool et communication ne font pas bon ménage lorsqu'ils abordent certains thèmes sensibles comme la santé, la conduite, la performance sportive ou intellectuelle, la réussite sociale et sexuelle, et ce avec des degrés d'appréciation et d'application différents selon les pays. La consommation des mineurs est bien évidemment également concernée. Toujours aux États-Unis, on se souvient du projet de lancement d'un vin pour la sortie du film Ratatouille, à l'effigie du petit héros Rémy, qui avait fait cas d’école en 2007 : le vin ne s’était jamais retrouvé sur les tables, sous la pression des associations et du California Wine Institute -voir ma note No Mickey Wine : Disney bat en retraite.
Une décision qui aurait probablement rencontré un écho similaire en France sur un sujet aussi sensible -consommation des mineurs voire, ici, influence du produit sur les enfants. Que penser alors de l'étiquette du vin de l'État de Washington L'Ecole n°41, qui représente la winery sous forme d'un dessin enfantin? Je me souviens d'avoir été réellement surprise à la découverte de cet habillage dans les linéaires lors de ma visite des vignobles d'Oregon et de Washington l'an dernier... lire ma note à ce sujet ici.
Cela dit, la question se pose aussi de savoir où commence l'éducation des jeunes -voire des enfants- sur le sujet "alcool" et à quel moment le fait de communiquer devient influence néfaste. N'y a-t-il pas un sens à parler de vin à des populations réceptives en les éduquant sur le sujet, en leur apprenant la bonne manière de consommer, en partageant avec elles la dimension culturelle du produit, a fortiori dans des pays historiquement producteurs ?
A ce titre, je trouve particulièrement symbolique que ce soit le livre espagnol pour enfants El Estornino Saturnino en la Tierra del Vino qui ait remporté le prix du meilleur livre sur le vin aux Gourmand World Cookbooks Awards organisés récemment... à Paris. Comme quoi, on peut juger convenable que les enfants aient un contact privilégié avec la vigne et le vin dès un jeune âge. Par l’entremise d’un livre qui raconte l’année passée dans la Rioja d’un oiseau blessé recueilli par un viticulteur, les petits Espagnols sont exposés à la réalité viticole de leur pays sans que les autorités concernées ne montent l’affaire en épingle sur l’autel de la santé publique.
Je serais agréablement surprise que le livre vienne à être traduit et édité en France...
Alors que l'État australien du Queensland vient tout juste de désigner le jeune britannique Ben Southall comme gagnant du "meilleur job du monde" -devenir pour 6 mois le gardien de l'île d'Hamilton au coeur de la Grande Barrière de corail- lire ici, la winery californienne Murphy-Goode joue sur le même registre en proposant un recrutement similaire.
L'offre de la winery est simple : 6 mois de contrat, rémunéré 10.000$ mensuels, pour la personne sélectionnée qui aura en charge la communication sur la winery, en tirant profit des nouveaux médias et autres réseaux sociaux pour créer le buzz autour du domaine et de ses vins.
Pour tous ceux que cela intéresse, toutes les infos sur "A Really Goode Job" sur le site www.areallygoodejob.com. Le site n'est franchement pas glamour mais le gagnant aura probablement pour mission de le faire évoluer.
Qui a dit que la communication sur le vin n'était pas créative, imaginative et capable de s'adapter aux évolutions sociétales ?
Un peu de légèreté en ces temps perturbés...
Une publicité qui n'est pas sans rappeler la campagne Free Hugs et qui surfe sur un thème très porteur en communication aujourd'hui : L'AMOUR (lire ici)
En Grande-Bretagne, l'enseigne Tesco est en train de tester chez ses clients un concept fondé sur un ordinateur destiné à la cuisine, directement relié au site internet Tesco.com, qui se veut à la fois un portail marchand et la nouvelle porte du réfrigérateur, devenue interactive.
Le client peut y noter ses recettes, y tenir son agenda, gérer rapidement au quotidien sa liste de courses et ses horaires de livraison, faisant ainsi ses achats plus souvent.
Il peut également « épingler » des photos digitales et des messages sur l'écran et mettre en place des liens directs avec ses amis de Facebook.
Par ailleurs, Tesco propose de créer une communauté autour de son API en permettant aux développeurs et aux marques de réfléchir à de nouvelles applications qui pourraient venir étayer l'usage de ce nouvel ordinateur : on imagine ainsi la proposition de recettes dont les ingrédients seraient automatiquement ajoutés à la liste de courses, des jeux concours...
La fin du test est prévue en mars 2009. Dans le même ordre d'idées, certaines enseignes américaines (ShopRite et Meijer) proposent des widgets que les internautes installent sur leur page d'accueil. Selon les cas, ils recevront les prospectus hebdomadaires de l'enseigne, pourront gérer leur liste de courses, consulter et échanger des recettes, recevoir des coupons de marques nationales, des conseils.
Je m'interroge sur une cave à vin intelligente qui saurait, reliée au réfrigérateur, commander les vins en association avec les mets réfrigérés, qui pourrait, une fois paramétrée, s'assurer qu'il y a toujours du champagne au frais [notamment pour les anniversaires], qui serait force de proposition dans le choix des vins à déguster. Une idée à suivre... ou à anticiper ?
Source : Les Minutes Marketing
Pour ceux qui ne l'ont pas encore vue, une superbe réalisation de Improv Everywhere à NYC : 200 figurants qui, tous en même temps et pendant 5 minutes, figent tout mouvement dans le hall principal de Grand Central. Une initiative qui donne des idées pour d'autres happenings. La vidéo est très bien réalisée, le rendu vraiment impressionnant. De l'éloge de la lenteur, pour déguster ce temps qui file, une bonne leçon de Slow Marketing...
Vu sur le blog Martini Groove. Rafraichissant, non ?
Deux approches autour du vin qui ont pour point commun l'usage de la clé USB : la première est un buzz plutôt réussi pour Men's Up : USB Wine, une clé USB révolutionnaire qui vous permet de télécharger vos vins directement depuis les domaines.
La deuxième est bien plus sérieuse : BeWineConnected est une initiative du château bordelais Pontet-Canet, qui vous fait découvrir le vin via sa dégustation par l'oenologue conseil Michel Rolland. Une présentation du domaine est aussi incluse, ainsi qu'un logiciel de gestion de cave à vin et un certain nombre d'autres goodies. Un kit suffisamment complet et bien pensé pour qu'on ait envie d'en faire usage. Lire aussi la note de Jacques Froissant sur le sujet ici.
Parmi les flacons qui ont attiré mon attention dans les linéaires de spiritueux ces derniers mois, les bouteilles de whisky japonais Nikka : design simple et épuré, identification et reconnaissance faciles, et curiosité de goûter un whisky japonais moins connu que le Suntory immortalisé au Japon par le sumotori Konishiki il y a une dizaine d'année, et plus récemment en Occident par Bob -Bill Murray- dans le film Lost in Translation - "more intensity".
Curiosité renforcée et intérêt confirmé lorsque je lis que la distillerie Yoichi, sur l'île d'Hokkaido, à l'origine du whisky Nikka, est pionnière en matière de production de whisky au Japon - aujourd'hui le quatrième pays producteur au monde. Une approche disruptive qui s'inspire du meilleur des techniques écossaises en matière d'élaboration tout en introduisant certaines innovations -j'aime l'analyse de la Maison du Whisky lorsqu'elle écrit : "oscillant entre tradition et modernité, l’industrie [nippone] du whisky est le reflet de la société japonaise" - lire l'article ici.
De manière générale et dans l'univers des spiritueux en particulier, je suis toujours curieuse de découvrir ces produits allogènes voire "oxymores", élaborés là où on ne les attend pas forcément : whisky japonais, vodka californienne ou encore whisky champenois. Certes, il ne suffit pas d'élaborer un produit dans une région du monde où, a priori, on en attendrait un autre pour que ce produit soit de qualité et remporte un franc succès, mais l'idée créative associée à un produit réussi et à un marketing bien construit peuvent générer une différenciation impactante. Parmi les best practices en la matière, on peut citer le succès de la vodka Grey Goose, élaborée au pays du cognac...
Avec l'oeil exercé et toujours attiré dans les rayons par le marketing et le packaging des vins, j'ai souvent eu l'occasion de croiser des étiquettes loufoques, décalées voire franchement cocasses.
Peter May leur dédie un site Internet où il référence depuis 1998 ces incongruités dans un fatras de pages commentées et y consacre même un ouvrage, publié en 2006 : "Odd Wines from Around the World".
Si certaines étiquettes sont effectivement juste de très mauvais goût, tant par le nom de la cuvée que par le traitement graphique de l'étiquette (Vampire, Satyricon, Rudegirl), d'autres ont d'ores et déjà montré dans l'après-coup qu'elles savaient valoriser une histoire. Certes, par leur décalage initial, elles détonnent (Marilyn Merlot, Fat Bastard) mais elles trouvent ensuite leur légitimité tout en consolidant un positionnement, de fait différenciant, par la nature du nom choisi ou du design particulier de l'étiquette.
En l'espèce, certaines étiquettes présentées ici font surtout la démonstration de l'humour anglo-saxon de leur propriétaire et d'un goût affiché pour les [mauvais] jeux de mots : "Bored Doe", "Goats do Roam", "Goat Rotie", "Van Rouge".
Au rayon des découvertes pour moi : spécial dédicace à l'inénarrable "Van der Table", aux sémillants "Le Cigare Volant" et "Ceci n'est pas un Carignan" du Bonny Doon Vineyard (au site très Monthy Python) voire aux très subtiles "White Trash White", "Redneck Red" et "Tiny Bubbles" commis par la Oildale Winery.
Cependant, à mes yeux, la palme revient aux étiquettes événementielles (célébrant leur concert annuel) de la winery Mission dans la région de Hawkes Bay en Nouvelle-Zélande, en particulier la Julio-touch (même si la Beach-Boys-Attitude a aussi son charme...) Et pour vous, quelle est l'étiquette insolite qui occupe la tête du podium ?
Certaines maisons, à l'exemple des divisions Three Loose Screws ou The Other Guys du groupe américain Sebastiani & Sons (lire ma note), ont même choisi cette rupture avec les codes établis comme système et principe fondateur en ne proposant que des noms de marques ou de cuvées intriguants et en privilégiant un design disruptif.
L'identité visuelle est là soignée et le design des bouteilles nettement plus sophistiqué que dans les exemples sus-cités (au caractère sinon potache souvent volontairement 'amateur') dans un contexte de réflexion marketing sur le positionnement de la marque qui paraît abouti.
Dans un environnement très concurrentiel où il est souvent difficile de gagner des parts de voix convenables, le choix d'une stratégie de rupture pour le nom et le design de l'étiquette ou de la bouteille à des fins de différenciation / fidélisation est sans doute pertinent, lorsque cette conclusion participe d'une stratégie globale de différenciation sur une cible et un marché bien identifiés. Mais cela ne fait pas tout, surtout lorsque le décodage de logique "marketing avant-tout" s'opère par les relais d'opinion et influencers, les 'door-keepers' et même le client final.
J'aurai l'occasion de revenir sur les ingrédients, selon moi, et notamment du point de vue de l'étiquette, qui peuvent faire le succès de marques de vin, raisons qui varient bien sûr en fonction des marchés. D'ores et déjà, il me paraît évident que le choix d'un nom ou d'une étiquette amusante ou flashy ne suffit pas pour séduire une cible qui recherchera au contraire souvent des éléments de réassurance dans le choix du vin : ne pas privilégier le contenant au détriment du contenu, pour ne pas décevoir le client dans sa recherche d'instants de dégustation.
Voici une campagne de publicité bien décalée et sans doute conçue pour son potentiel de viralité par l'agence viennoise Demner, Merlicek & Bergmann. Je vous laisse la découvrir sans trop en révéler... C'est plutôt efficace !
Many are called, few are Chosen. Matthew 22/14
Pour ceux qui ne chérissent pas la langue de Shakespeare, il s'agit d'une publicité pour la première école de formation pour barman d'Autriche (dont le site est d'ailleurs tout bonnement abominable). En l'espèce, l'enseignement marketing est donc le suivant : c'est très bien de créer du buzz et du trafic sur son site mais c'est inutile voire contre-productif de le faire sur un site qui ne tient pas ses promesses.
L'insolite de la semaine, lu sur Yahoo news : le restaurant et bar russe Potemkin (dont le logo est effroyable), situé à Londres, qui propose un choix de plus de 90 vodkas, a inscrit à son menu une série de cocktails à base de vodka portant le nom de différentes entreprises russes, et dont le dosage est indexé sur leurs cours de bourse. Un moyen plutôt amusant de communiquer sur l'origine du produit -voir mes notes précédentes sur l'authenticité revendiquée des vodkas russes ici, ici, ici et ici).
A quand un bar proposant des champagnes, vins et autres spiritueux dont le tarif serait indexé sur le cours de bourse des groupes auxquels ils appartiennent ? Pourvu que le prix soit alors inversement proportionnel au cours, au vu des résultats enregistrés par les groupes de spiritueux depuis quelques mois, et surtout les maisons de champagne ! Voir à ce sujet l'évolution récente du cours pour des maisons comme Laurent Perrier (+50% depuis le début de l'année) ou Boizel Chanoine (+109% - lire l'article dans Les Echos de vendredi dernier)...
Voici un schéma, certes caricatural mais surtout très drôle, publié par Josh Hermsmeyer (lire ma note sur ce blogger) décrivant le processus d'ajustement de l'offre du faiseur de vin face à la demande (Vs "goût dominant" et Parkerisation du marché). Cliquez pour agrandir l'image.
L'événement insolite de la semaine, c'est la visite express d'Arnold Schwarzenegger à Reims - 30 minutes -, en fait un aller-retour "incognito" histoire de tester le TGV, qui pourrait un jour relier Los Angeles à San Francisco.
J'imagine la surprise des Rémois présents hier sur le trajet ou à la gare et surtout, je me dis que cela pourrait faire un sympathique point de départ pour une relation privilégiée entre la Champagne et la Californie - deux destinations vinicoles célèbres et parmi les plus belles au monde - je parle en tant que Rémoise, bien sûr ;-)