J-10 ! Dans une semaine, du 24 Février au 26 Février 2014, VINISUD ouvrira ses portes à Montpellier.
Salon référence des vins du Sud et de la Méditerranée, VINISUD rassemble la majorité des producteurs de vins méditerranéens et acheteurs professionnels de tous les continents, contribuant ainsi à ouvrir la Méditerranée aux nouveaux marchés du vin !
La SOWINE Team sera présente pour toute la durée du salon afin d'animer le Pavillon 2.0 de VINISUD situé au coeur du salon Hall B3, allée B, Stand 12. Réjouissances et Wifi garantis !
Comme en 2012, il s'agit d'un espace dédié à la communication digitale sur le vin qui rassemblera les visiteurs autour d'ateliers dédiés à la convergence du web et des vins de la Méditerranée et offrira aux blogueurs internationaux un lieu privilégié pour se retrouver, échanger et communiquer. Le Pavillon 2.0 héberge également la Web TV de VINISUD qui relaiera notamment des Garnds Entretiens avec des personnalités clés du monde du vin.
Pour préparer votre visite, voici le programme détaillé des Ateliers et conférences qui se tiendront sur le Pavillon 2.0 pendant toute la durée du Salon.
D'ici là, retrouvez toute l'actualité des vins de la Méditerranée sur le blog VINISUD.
Toujours pour préparer votre venue, voici la liste des Master Classes et le programme des dégustations :
Clan Campbell, c’est l’histoire d’un Blended Scotch Whisky distillé et vieilli dans les Highlands, en Écosse. Propriété du groupe Pernod Ricard, il s’agit aujourd’hui de la marque de whisky la plus vendue en France (source : LSA). Mais, Clan Campbell, c’est surtout un univers fort et rugueux, qui se veut à l’image des terres où est élaboré le whisky. Depuis plus de quinze ans, la marque n’a de cesse de mettre en valeur ses origines (lire notre note ici), notamment au travers de sagas publicitaires évoquant, dans une ambiance sombre et mystique, les terres du Clan Campbell.
Saga « Vous êtes sur les terres du Clan Campbell » - 1998
Saga « Vous entrez sur les terres du Clan Campbell » - 2000
Manœuvre habile, qui permet non seulement de respecter les dispositions de la Loi Evin, mais aussi de créer un imaginaire de marque distinctif et désirable. D’autant plus que depuis dix ans, le marketing de la provenance a le vent en poupe… Traçabilité, transparence, « made in », autant de mécanismes qui participent de la réassurance du consommateur quant à la fiabilité et la crédibilité des produits, et contribuent à ancrer ces derniers dans un univers synonyme d’authenticité.
Mais voilà, dans Clan Campbell il y a… « clan » ! Car oui, lorsque l’on achète le whisky des Campbell, on entre dans le clan. Un beau moyen pour la marque de stimuler le sentiment d’exclusivité (toute relative au vu des chiffres de ventes…) et d’appartenance du consommateur, en l’invitant à pénétrer dans un cercle d’initiés. Quoi de plus naturel, dès lors, que le développement du potentiel d’humanisation de la marque, permise au premier chef par son nom ?
C’est tout l’objet de la nouvelle campagne, lancée en novembre 2013 et baptisée « Ici, pour le clan, le Clan Campbell ». Ce sont donc les hommes, le clan, que ces trois dyptiques, en noir et blanc (eh bien oui, le noir et blanc mais aussi le sépia ont tendance à connoter l’authenticité…) mettent à l’honneur. Ou, plus précisément, le savoir-faire avec lequel les hommes du clan tirent profit des « ingrédients », nécessaires à la fabrication du whisky, qui leur sont offerts par les terres écossaises.
Saga « Ici, pour le clan, le Clan Campbell » - 2013
Une belle réussite, d’autant que cette campagne inscrit la marque dans un processus d’humanisation et d’enracinement, grâce à la représentation des hommes à l’origine de la fabrication du whisky (dont on peut inférer, en vertu de la Loi Evin, qu’ils sont objectivement rattachés à la marque, i.e. a minima collaborateurs Clan Campbell). Une stratégie payante en termes de crédibilisation du produit et de mise en valeur de la qualité de ses ingrédients, qui pourrait presque faire oublier que Clan Campbell est avant tout commercialisé en GMS et dans les boîtes de nuit. Un whisky loin d’être destiné aux seuls connoisseurs donc…
La nature au service de la culture, la complémentarité de la terre et du savoir-faire… une idée qui n’est pas née de la dernière pluie mais dont l’essence est, au final, traduite avec brio, dans une saga publicitaire autant esthétique que riche de sens.
-Laëtitia
Le magazine Stratégies rapporte aujourd'hui dans sa newsletter l'initiative publicitaire de la marque FANTA qui a décidé, pour faire connaître un nouvel arôme, de littéralement faire goûter le produit au consommateur d'une manière très originale.
L'agence Ogilvy One Middle East de Dubai a pour cela conçu une publicité comestible : imprimée et glissée dans un blister, la page entière peut être arrachée du support dans lequel elle se trouve, être partagée et dégustée.
Une idée singulière qui n'est pas sans rappeler la publicité Volkswagen Golf R réalisée par Ogilvy Cape Town en 2011, et qui proposait déjà au consommateur de "manger la route".
En voilà une bonne idée : à quand la délectation de la dégutation d'un vin ou d'un spiritueux directement depuis la publicité, imprimée par exemple à l'encre Bordeaux ? Toujours mieux que l'encre sympathique... Et bien amené, ce sera même Loi Evin. Car quelle autre mission donner à la publicité que de créer une occasion de dégustation du produit promu ?
Je vous propose de retrouver ici l'interview de Marie Mascré sur le placement des marques de champagne au cinéma parue ce jour dans le NOUVEL ÉCONOMISTE.
Ce thème est parfaitement d'actualité avec la sortie imminente de SKYFALL, le nouvel opus de la saga 007 (Cf. notre note James Bond : le nouvel homme fort de Heineken) dans lequel BOLLINGER a bonne place dans une scène de dégustation bientôt culte au sein du Casino de Macau : un Bollinger R.D. 1997 partagé avec les James Bond girls Naomie Harris et Bérénice Marlohe, comme l'a dévoilé en avant-première Barbara Broccoli interrogée récemment par The Wall Street Journal.
Nous avons déjà eu l'occasion de traiter sur ce blog la question du "placement produits" dans les stratégies de communication des marques d'alcool, de champagne et spiritueux en particulier. Pour approfondir la question, je vous renvoie aux notes : Rémy Martin V avec Kelly Rowland et Moët & Chandon aux Golden Globes.
Cheers,
-Sylvain
Nous avons toujours beaucoup d'amour pour nos clients et d'enthousiasme pour les projets que nous conduisons avec eux...
Certaines réalisations sont toutefois marquées d'une saveur particulière, qui tient à de nombreux facteurs, aux nombres desquels bien sûr, la durée, l'ambition, la complexité, l'ampleur, le cadre d'intervention, le champ d'expression, mais aussi les équipes et la qualité des échanges nourris qui participent et contribuent à créer une alchimie particulière.
Le nouveau portail web de l'interprofession Inter Rhône réunit toute ces conditions. Fruit d'une longue et savoureuse collaboration, depuis l'audit et le diagnostic jusqu'à la formulation de la stratégie digitale et sociale, la rédaction du cahier des charges, le suivi de projet avec les équipes techniques et rédactionnelles : ce site nous renvoie à nos convictions avec le sentiment du travail bien exécuté -Merci à Octave & Octave et Angie pour leur complicité !
vins-rhone.com est une parfaite vitrine de notre démarche quotidienne sur le web, à la fois en termes de design et d'ergonomie, du point de vue de son ton et de son angle éditorial, mais aussi et surtout en matière de stratégie de contenus et d'engagement avec l'ensemble des points de contacts, qu'ils soient vignerons, blogueurs, ambassadeurs ou consommateurs. Avec une problématisation des enjeux consistant à traiter la question de l'identité numérique et de la prise de parole en contexte social et conversationnel, dans une logique multilingues, multi-pays, multi-cibles (adhérents, professionnels, consommateurs) et multi-communications puisqu'elles varient selon les pays ou zones géographiques.
Bien loin du site institutionnel, ce portail multilingue prodigue des informations exhaustives sur la Vallée du Rhone et ses vins, dans un traitement à la fois accessible et pointu, adpaté aux néophytes, amateurs et professionnels, sa construction s'appuyant sur quatre chaînes de contenus :
DÉCOUVRIR | VISITER | PARTAGER | MAGAZINE > Planète Rhône.
Un espace est bien sûr dédié à l’œnotourisme en Vallée du Rhône, également adapté dans une version mobile, appuyée par une cartographie et une iconographie riches, décalées et dynamiques.
Transversal au site, dans un esprit deuxpointzéro, tête de pont de la démarche conversationnelle et de la stratégie d'engagement sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Pinterest), le site dédie un espace entier au partage d’expérience : un véritable carrefour d’informations relayant les articles des bloggeurs du monde du vin et aggrégeant les blogs de vignerons.
Fer de lance de la stratégie de contenus du nouveau site, le magazine Planète Rhône, riche et dynamique, est actualisé régulièrement et offre de nombreux échanges en transversalité sur le site.
A travers les différentes rubriques de ce magazine, le portail donne ainsi la parole au vignoble mais aussi aux amoureux du Rhône à travers le monde, qu’ils soient spécialistes ou amateurs. Et bien sûr, toutes les pages permettent aux internautes de partager leur expérience et d’échanger sur les différents contenus, qu’ils soient rédactionnels ou visuels.
Une V1.0 qui a vocation à être en constante évolution... à suivre, donc !
Merci à notre amie Pauline @eyeswineopen -lire mes notes "Ces blogueuses qui aiment le vin" et "Un an après" pour en savoir plus- pour ce que j'appellerais un excellent clin d'oeil au débat récurrent sur la loi Evin. Excellent week-end à tous !
Et une nouvelle édition du Vinocamp, une!
Pour ce nouvel épisode du Vinocamp –pour savoir ce qu’est un Vinocamp, lire notre note au sujet de la première édition, ici-, qui avait lieu le week-end dernier, Grégoire Japiot et Anne-Victoire Monrozier -aka Miss Vicky Wine-, les créateurs, nous ont rassemblés –nous s’entendant : tous ceux qui ont -ou ont envie d’avoir- un lien avec le vin et le web- à Tours, sous le pavillon « Vins de Loire », pour 2 jours d’échanges en format « BarCamp ». Le principe de base : « pas de spectateurs, tous participants » !
Si nous avons participé à une grande partie des Vinocamps organisés depuis le tout premier (Paris, juillet 2010), celui de Tours nous semble marquer une vraie étape dans la vie de ce format particulier de réunions entre geeks du vin et du web, avec une approche plus professionnelle tout en restant bon enfant, où chacun joue le jeu du mode participatif, et où tout le monde est heureux de se retrouver -et de faire alterner avec brio professionnalisme et détente.
Dans le détail, les thèmes d’ateliers ont, pour cette édition, mis l’accent sur les dernières innovations et usages web (Pinterest, Path, nouvelle timeline facebook, applications mobiles, e-commerce, m-commerce…), mais aussi proposé des débats instructifs sur des sujets récurrents : la notion de terroir, la loi Evin, ou encore l’oenotourisme pour n’en citer que quelques-uns.
Un Vinocamp, c’est donc l’occasion de partager avec d’autres passionnés de vin et de web, de rencontrer in real life des geeks avec qui l’on échange chaque jour sur les réseaux sociaux, et de faire la connaissance d’une nouvelle génération de jeunes professionnels et amateurs de tous horizons confondus : autant de participants qui ont fait de cette édition un véritable festiVal de Loire !
En conclusion : une météo exceptionnelle, des rencontres souriantes, des échanges passionnés, des dégustations gourmandes, des débats enrichissants, des expériences partagées, des regards complices, et une humeur anjou-ée… Au nom de toute la SOWINE team, un grand merci à toute l’équipe organisatrice et une mention spéciale à l’accueil chaleureux des Ligériens !
François (maître ès-calembours), Clémence, Marie & Sylvain
Nous avons déjà eu l'occasion de traiter sur ce blog la question du "placement produits" dans les stratégies de communication des marques d'alcool, de champagne et spiritueux en particulier (revoir Rémy Martin V avec Kelly Rowland ou Moët & Chandon aux Golden Globes).
Les placements produits dans les séries ou les films, en particulier les gros blockbusters sont l'enjeu d'intenses tractations, et bien sûr un excellent moyen -en France- de cohabiter avec les contraintes de la Loi Evin.
S'il est un personnage cinématographique 'alcoocompatible', plus délicat mais tout aussi assidu et séducteur que Don Draper dans Mad Men, c'est bien l'iconique James Bond, amateur d'excellent champagne et de martinis bien dosés, incarnant l'élégance, le style et le bon goût. C'est donc sans surprise que la sortie en fin d'année 2012 du nouvel opus SKYFALL attise les convoitises des marques d'alcool.
Et dans ce jeu de la séduction, il semble que la marque Heineken, bien connue pour sa créativité publicitaire (voir notre note The Cannes Lions Festival : créativité publicitaire dans les spiritueux et les bières) entend optimiser au maximum un investissement qui s'annonce sans précédent, toujours en soutien de sa plateforme d'activation « Open Your World ». Comme le rapporte Marketing Week, la campagne aka "The biggest activation of 007 ever" - dans laquelle Daniel Craig semble cette fois appelé à jouer un rôle- sera globale, relayée dans plus de 170 pays et multi-canale, avec un effort très significatif porté sur le digital et les réseaux sociaux.
A ce titre, il est intéressant de noter que la marque déclare vouloir faire rentrer James Bond dans leur plateforme et la promesse 'Man of the World' plutôt que d'injecter du Heineken dans 007, considérant que le personnage est parfaitement en phase avec leur motto.
Gageons que le film et la campagne proposés seront à l'image de la saga 'The Entrance' (lire note Heineken revient en force avec une nouvelle campagne publicitaire) plutôt que de ce dernier opus un peu fade pour Casino Royale avec Eva Green mais sans Daniel Craig :
Connexe à cette stratégie de placement produits, le développement des égéries publicitaires, souvent acteur et actrices. Sur ce thème, je vous engage à relire ces notes toujours actuelles sur la démarche :
- Luxe et égéries : l'art de créer la légende
- Les marques et leurs égéries : incarnation, impact et mémorisation
- Création publicitaire, différenciation et attribution : Martini et George Clooney
C'est aujourd'hui qu'a été signé le Manifeste des 100 femmes du vin, sur une initiative de Vin & Société : véritable profession de foi contenant les engagements de la filière, accompagnée d'un programme d'actions concrètes, ce Manifeste est l'une des nombreuses initiatives proposées par Vin & Société, structure fédérant et représentant l'ensemble des acteurs de la filière viticole française.
Vin & Société, association loi de 1901 créée en 2007, promeut une consommation de vin "alliant plaisir et responsabilité". Si vous ne connaissez pas encore la structure, je vous invite à visiter son nouveau site internet, véritable magazine en ligne proposant un regard neuf sur le vin, qui est particulèrement réussi, et à relire ma note à leur sujet ici : j'ai déjà eu l'occasion d'intervenir aux côtés de sa présidente Marie-Christine Tarby-Maire lors de conférences, sur le sujet de la loi Evin en particulier.
Je fais bien entendu partie des signataires, aux côtés de propriétaires exploitantes, dirigeantes de maisons de vin, vigneronnes, oenologues, sommelières et autres blogueuses du vin -lire aussi mes notes ici et ici sur les blogueuses du vin dont la plupart étaient également présentes à la cérémonie de signature. Une initiative très pertinente dont j'espère qu'elle sera suivie par de nombreux autres signataires, femmes... et hommes !
Manifeste à lire ci-dessous et à découvrir ce jour en 4e de couverture du quotidien Le Monde daté du 25 mai. Et pour signer le Manifeste, c'est ici !
J'ai déjà parlé des initiatives du gouvernement québécois en matière de prévention vis-à-vis de la consommation d'alcool, qui cherche à éduquer le consommateur avant de le réprimer -lire ma note "La loi Evin à l'heure de l'internet... et du réalisme ?".
Philippe-Alexandre nous a rapporté de ses vacances au Québec ces deux cartes postale humoristiques éditées par le même programme Educ'alcool : deux illustration de la manière de consommer de l'alcool en temps de fête, le tout rendu de façon humoristique et non moralisatrice. Dixit Educ'alcool, "c’est ce qui fait le succès de ces campagnes : faire rire et en même temps réfléchir". Plutôt efficace, non ?
Alors, autant j'ai un peu de mal avec la Direction Artistique de sa campagne Dom Pérignon comme j'ai pu le souligner ici, autant là, je bois littéralement ses paroles. Cet homme est un génie. Mon nouveau gourou du marketing du vin.
Je ne résiste pas au plaisir de vous livrer ici ses deux idées forces :
> "Mon idée est de faire rêver. C’est ça le secret d’une campagne pour le vin."
> "Le vin est devenu inaccessible, et son discours ennuyeux au doigt levé, c’est assommant. Il faut lui redonner son naturel car c’est un produit naturel. Il a perdu sa spontanéité."
Bon, j'émets juste une petite réserve sur le caractère moins ostentatoire des aiguières en or ou en bronze incrustés de pierres précieuses. Mais sinon, cet homme est parfait. J'accroche son portrait à l'agence.
Et du coup, je m'interroge, faut-il être abstinent pour être aussi pertinent sur la communication du vin ? Faut-il limiter ma consommation à deux verres d’Yquem par décennie... ?
L'univers du vin n'échappe pas aux spécificités culturelles, fort heureusement, cela fait partie de son charme. En cette période de choix de destinations de vacances, un petit aperçu de manières bien différentes d'aborder la communication autour du vin selon que l'on se trouve en France, aux Etats-Unis ou en Espagne...
J'ai été amusée de lire récemment l'information selon laquelle l’état de l’Alabama, aux États-Unis, a interdit la vente du vin Cycles Gladiator pour cause d’étiquette jugée rien de moins que pornographique. L'objet du délit : cette illustration de 1895 du peintre français G. Massias.
Une pudeur toute américaine, qui rappelle le cas de château Mouton-Rothschild, contraint de prévoir une étiquette « vierge » pour commercialiser son millésime 1993 aux États-Unis, le dessin au fusain d’une jeune femme nue (Balthus) choisi pour habiller le flacon n’ayant pas reçu l’aval du gouvernement américain.
Dans le cas des vins Cycles Gladiator cependant, la presse américaine a largement relayé l'information, se moquant de la décision de l'organisme de contrôle des boissons alcoolisées de l'Alabama. Une réaction plutôt rassurante (même si côté contraintes législatives et sur d'autres critères, la France n'a rien à envier à personne). Je ne crois pas qu'il s'agisse là d'une nouvelle façon de diaboliser le vin, mais d'une perspective culturelle qui autorise certains univers de communication et en interdit facilement d'autres, fonction du degré d'appréciation délictuel.
A ce titre, et toujours concernant la dimension sexuelle ici dénoncée, faut-il imaginer que non seulement l'iconographie mais aussi la terminologie de certains vins soit à terme également bannie lorsqu'elle est trop évocatrice ? Quid du nouveau wording choisi par certain producteurs anglo-saxons pour désigner leurs vins nouvellement élevés sans passage par les fûts de chêne -crise économique oblige, certains vignerons réduisent leurs coûts de production et n'utilisent plus les onéreux fûts de chêne neufs ? Les classiques «Unoaked» et «Inox» côtoient en effet maintenant de plus évocateurs «Virgin», «Naked» et «Nude». Je vous invite par ailleurs à lire l'intéressant billet d'Eric Asimov du NY Times paru la semaine dernière sur le thème "Could the Recession Change the Taste of California Wine".
Que ce soit pour les pourfendeurs de consommation d'alcool ou pour ceux qui préconisent une consommation responsable, alcool et communication ne font pas bon ménage lorsqu'ils abordent certains thèmes sensibles comme la santé, la conduite, la performance sportive ou intellectuelle, la réussite sociale et sexuelle, et ce avec des degrés d'appréciation et d'application différents selon les pays. La consommation des mineurs est bien évidemment également concernée. Toujours aux États-Unis, on se souvient du projet de lancement d'un vin pour la sortie du film Ratatouille, à l'effigie du petit héros Rémy, qui avait fait cas d’école en 2007 : le vin ne s’était jamais retrouvé sur les tables, sous la pression des associations et du California Wine Institute -voir ma note No Mickey Wine : Disney bat en retraite.
Une décision qui aurait probablement rencontré un écho similaire en France sur un sujet aussi sensible -consommation des mineurs voire, ici, influence du produit sur les enfants. Que penser alors de l'étiquette du vin de l'État de Washington L'Ecole n°41, qui représente la winery sous forme d'un dessin enfantin? Je me souviens d'avoir été réellement surprise à la découverte de cet habillage dans les linéaires lors de ma visite des vignobles d'Oregon et de Washington l'an dernier... lire ma note à ce sujet ici.
Cela dit, la question se pose aussi de savoir où commence l'éducation des jeunes -voire des enfants- sur le sujet "alcool" et à quel moment le fait de communiquer devient influence néfaste. N'y a-t-il pas un sens à parler de vin à des populations réceptives en les éduquant sur le sujet, en leur apprenant la bonne manière de consommer, en partageant avec elles la dimension culturelle du produit, a fortiori dans des pays historiquement producteurs ?
A ce titre, je trouve particulièrement symbolique que ce soit le livre espagnol pour enfants El Estornino Saturnino en la Tierra del Vino qui ait remporté le prix du meilleur livre sur le vin aux Gourmand World Cookbooks Awards organisés récemment... à Paris. Comme quoi, on peut juger convenable que les enfants aient un contact privilégié avec la vigne et le vin dès un jeune âge. Par l’entremise d’un livre qui raconte l’année passée dans la Rioja d’un oiseau blessé recueilli par un viticulteur, les petits Espagnols sont exposés à la réalité viticole de leur pays sans que les autorités concernées ne montent l’affaire en épingle sur l’autel de la santé publique.
Je serais agréablement surprise que le livre vienne à être traduit et édité en France...
Vous avez sans aucun doute lu et entendu ces derniers jours dans les médias les évolutions législatives liées à la consommation d'alcool et à la communication sur le sujet : fin des open-bars, autorisation confirmée pour les dégustations gratuites de vin sur les salons et autorisation de la publicité pour l'alcool sur internet, qui était jusque là exclu des supports autorisés par la loi (attention : si la publicité est dorénavant autorisée sur Internet, elle reste bien entendu soumise aux mêmes impératifs de la loi Evin que les autres supports publicitaires autorisés).
Le Sénat doit encore valider ces décisions, qui peuvent sembler bonnes ou mauvaises selon que l'on se place du point de vue du communicant et de l'amateur de vin et des libertés ou de celui du défenseur de la lutte contre l'alcoolisme.
Ce qui est sûr, c'est que le débat fait rage entre partisans et détracteurs, comme en témoigne la très large couverture médiatique des derniers débats menés par les députés français. Ma question ici n'est pas tant de revenir sur le fond du sujet que de l'élargir et de poser la question, pas suffisamment évoquée à mon sens, de l'opposition entre restriction et interdiction d'une part, et information, éducation et responsabilité individuelle d'autre part.
Je comprends parfaitement la nécessité de trouver des moyens de limiter la consommation excessive d'alcool -en particulier chez les jeunes- et j'adhère à la volonté des pouvoirs publics de protéger les consommateurs. Cependant, je reste persuadée qu'une consommation intelligente et raisonnée d'alcool passe aussi et surtout par l'information, l'éducation et la responsabilisation, et ce, quel que soit l'âge des consommateurs. Je rebondis en cela sur le débat auquel je participais l'été dernier en Champagne, en compagnie des différents acteurs concernés, sur le sujet "Champagne et loi Evin : communiquer est-il encore possible ?" -lire ici.
A ce titre, je trouve pertinentes les actions menées par les associations dont le European Forum for Responsible Drinking, Entreprise et Prévention ou encore Vin & Société, qui "fédère et représente tous les acteurs de la filière vitivinicole française" et dont les objectifs sont de "porter et transmettre les valeurs culturelles du vin dans la société en défendant au mieux les enjeux économiques et sociaux qu’il véhicule" et de "promouvoir une consommation de plaisir, conforme aux repères de l’OMS et de la Sécurité Routière", "encourageant ainsi une consommation responsable" car "la modération a bien meilleur goût".
Je citerai également les actions entreprises par l'organisme québécois Educ'alcool, dont le travail informatif, préventif, éducatif et responsabilisant fait ses preuves depuis plus de vingt ans au Québec.
Organisme indépendant qui regroupe des institutions parapubliques, des associations de l'industrie des boissons alcooliques et des acteurs de milieux divers -santé publique, université, journalisme- Educ'alcool s'est fixé pour objectifs :
Les différents programmes d'Educ'alcool s’adressent aussi bien aux adultes qu'aux jeunes consommateurs, qu'ils soient mineurs -avec des programmes de sensibilisation dès l'âge de 9 ans-, majeurs ou apprentis conducteurs par exemple.
La particularité de l'approche Educ'alcool réside dans le fait qu'elle valorise une consommation modérée et responsable d'alcool -approche sans aucun doute plus réaliste que l'approche française- et surtout qu'elle utilise l'humour et l'autodérision comme armes de communication. De ce fait, les campagnes Educ'alcool sont très bien reçues par la population québécoise et les programmes mis en place largement suivis d'effets.
Selon moi, la logique de protection des consommateurs français face à l'alcool devrait, pour être pleinement efficace, considérer les consommateurs comme des êtres responsables et s'accompagner de mesure de sensibilisation et d'éducation avant de s'appuyer sur les seules mesures de restriction et d'interdiction. Dans un pays producteur aussi réputé que la France, qui peut être fier de la qualité de ses produits, je ne suis pas certaine que le discours liberticide soit le plus adapté. En ce sens, les dernières décisions qui viennent d'être prises à l'Assemblée Nationale me semblent laisser une marge de liberté prenant en compte les spécificités culturelles françaises en la matière, même si ces décisions manquent parfois cruellement de réalisme.
Par ailleurs, au-delà des contraintes imposées par la loi Evin, il me semble que l'attitude de la plupart des producteurs d'alcools, qu'ils soient indépendants ou grands groupes, va dans le sens de la valorisation d'une consommation intelligente de leurs produits. Pour y être régulièrement confrontée dans mes relations avec les clients de l'agence, la plupart des acteurs de la filière ont depuis plusieurs années adopté un code éthique très strict appliqué à la lettre. C'est le cas en particulier de Pernod-Ricard -voir à ce titre l'excellente campagne Recognize the Moment d'Absolut Vodka, destinée à promouvoir la consommation responsable d'alcool et qui donne des outils aux internautes, via les outils du web 2.0, pour gérer intelligemment leur consommation.
Je vous invite aussi à vous rendre sur le site d'Educ'Alcool où vous pourrez lire le Code Ethique de l'industrie québécoise des boissons alcooliques -ici. J''aime particulièrement l'introduction qui débute par ces mots : "l'alcool fait partie de notre environnement depuis toujours. Dans toutes nos références sociales et culturelles, il a toujours été associé à des valeurs de convivialité, de responsabilité, voire de santé. Créé essentiellement pour être bon, il a été abondamment cité dans la bible, a servi de référence à Louis Pasteur et a fait partie de nombreux rituels". Vous pourrez aussi y retrouver l'ensemble des publicités d'Educ'alcool, dont celles qui illustrent cette note.
C'est aujourd'hui que doit être examiné par les députés l'amendement cosigné par 90 élus UMP et NC visant à assouplir la loi Evin et en particulier à faire en sorte que les articles de presse traitant de boissons alcoolisées ne soient pas assimilés à de la publicité en faveur de l'alcool. Les condamnations récentes de titres de presse suite à la parution d'articles sur le sujet -lire à ce sujet ici- sont encore à l'esprit de tous ceux qui défendent la liberté d'expression sur le sujet, la mise en place d'une définition claire de ce qu'est la publicité vs l'information, et l'adaptation de la loi Evin aux contraintes et évolutions des techniques de communication.
Une interview intéressante de Roselyne Bachelot ce matin dans Le Figaro, au sujet de l'autorisation de la publicité pour les alcools sur Internet, vs la loi Evin. Ou comment concilier volonté politique, protection de la santé publique (même si, encore une fois, cela signifie, en France, interdiction et non éducation), et impératifs commerciaux. Et réalisme quant à la nature du média internet, aussi ? A lire ici.
J'étais interviewée hier sur les problématiques de créativité publicitaire et de loi Evin, dont j'ai déjà parlé ici et ici. A titre d'exemple je publie ces visuels publicitaires pour Ballantine's, visibles depuis quelques temps en presse et affichage et créés par l'agence Marcel Paris -auteur par ailleurs de la sublime campagne "Choose Authenticity" pour la vodka Stolichnaya, dont j'avais parlé ici. Ou comment communiquer sur une marque d'alcool en utilisant un territoire de communication spécifique -ici, la création artistique- et en répondant à la problématique Loi Evin : rester dans la limite des éléments "objectifs" liés à la marque -des œuvres représentatives du produit, exposées dans un de ses lieux de consommation, en témoigne la mention "retrouvez cette oeuvre au restaurant La Blanchisserie à Boulogne-Billancourt".
Ce choix de communication publicitaire apporte une dimension créative au produit, affirme son identité tout en créant la différenciation puisque la communication se fait sur le territoire de marque spécifique à Ballantine's. Sans parler de la dimension internationale des artistes choisis et d'un choix de disciplines artistiques variées, avec un peintre, un sculpteur, un photographe et un artiste plasticien dont seul le prénom est cité pour faciliter l'identification.
Un petit air de "déjà vu" malgré tout, partiellement compensé par l'accroche, "Laissez votre Empreinte", qui invite le consommateur à s'affirmer et à reprendre à son compte l'expérience artistique selon Ballantine's pour mettre en oeuvre sa propre expérience de création... et de dégustation. Une question enfin : si ces visuels peuvent interpeler accrocher le lecteur / consommateur par leur dimension esthétique et l'émotion qu'ils sucitent, permettent-ils de mémoriser la marque pour laquelle ces œuvres ont été créées ? A voir.
J'aurai l'occasion de revenir sur les effets de la loi Evin sur la communication dans le domaine des alcools. En attendant, je vous laisse méditer sur deux condamnations récentes, qui concernent le journal Le Parisien d'une part, et la maison de champagne Moët & Chandon d'autre part, et qui interviennent quelques semaines après la condamnation du brasseur Heineken -lire ma note à ce sujet ici.
En substance, mon opinion sur la loi Evin est qu'elle n'a pas tué la créativité en termes de communication sur les alcools, bien au contraire, poussant les agences et annonceurs à trouver de nouvelles idées pour communiquer tout en respectant la loi. Les brasseurs en particulier savent faire preuve d'une vraie originalité -lire ma note à ce sujet ici.
Dans le cas de Moët & Chandon, la condamnation en appel de la maison de Champagne semble basée sur des arguments a priori justifiés par rapport aux contraintes de la loi : la publication d'un visuel associant la consommation de champagne et le fait de voir la vie en rose, l'accroche de la campagne, "la nuit est rose" accompagnant le visuel d'une bouteille entourée de pétales de rose - et incitant par là-même à la consommation -source CB News ici.
Dans le cas du Parisien, on sent un réel durcissement de l'appréciation des termes de la loi, le journal ayant été condamné pour avoir publié une série d'articles sur le champagne au moment des fêtes en 2005. On peut légitimement se demander où commence l'application de la loi et où s'arrête la liberté d'expression et le droit à l'information. Je vous invite aussi à lire sur le sujet la note de Thibault Leclerc sur le blog Gourmand, ici.
A suivre donc. Et n'oublions pas : l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, consommons avec modération !